Midi Olympique

DANS LES COULISSES D’UNE VICTOIRE

LES DERNIÈRES HEURES D’UNE DEMI-FINALE NE SONT JAMAIS ANODINES. CELLES DES TOULONNAIS N’ONT PAS DÉROGÉ À LA RÈGLE AVEC UNE ÉPREUVE FAMILIALE À SURMONTER POUR MA’A NONU ET LA VISITE DE L’ANCIEN MANAGER, BERNARD LAPORTE.

- Par Pierre-Laurent GOU, envoyé spécial pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Ce sont de petites histoires que l’on ne retient que dans la victoire. Depuis quelques mois, le président toulonnais avait délaissé son barbier toulonnais pour un coiffeur plus chic parisien. Pris par ses obligation­s profession­nelles, il n’allait plus chez F et G coiffure. Le « Figaro » n’a pas manqué de le lui rappeler et d’ajouter que depuis, le RCT ne gagnait plus. Alors, depuis un mois, Mourad y retourne. Et vendredi matin, malgré le pont de l’ascension, il a tenu à y faire un crochet avant de filer sur Marseille rejoindre ses joueurs. Un groupe marqué psychologi­quement par l’épreuve que traverse Ma’a Nonu. Ils ont beau former une constellat­ion de stars, les Toulonnais n’en restent pas moins des hommes. Et en cette fin de matinée de demi-finale sur la cité phocéenne, ils viennent tous prendre des nouvelles de leur partenaire. Les mâchoires serrées et les visages fermés révèlent la tension qui les accable. Le drame familial qui frappe Ma’a Nonu restera secret. À la demande du club, l’intimité de la famille Nonu a été respectée.

Peu avant midi, Bernard Laporte débarque dans le hall de l’hôtel. Le président de la FFR vient déjeuner avec son ex-président mais tient à saluer tout le monde. Il serre les mains, ou embrasse quelques joueurs comme Fernandez Lobbe ou Bastareaud. L’espace de quelques minutes, il redevient leur manager, prend des nouvelles de la compositio­n d’équipe, de la stratégie mise en place. Laporte et Boudjellal filent ensuite au Palm Beach sur la corniche Kennedy. Les deux hommes sont en train de déguster leur steak de thon, quand ils se rendent compte qu’ils ont choisi pour leur repas, le lieu de résidence des Rochelais ! Installés depuis mercredi, Patrice Collazo et ses hommes ont décidé de préparer la rencontre en bord de plage. Xavier Garbajosa, déjà dans son match, vient saluer rapidement les deux hommes. Au contraire de Patrice Collazo, le manager des Maritimes qui échange quelques mots avec Laporte et parvient à plaisanter avec Boudjellal. Le Toulonnais tient à le féliciter pour leur parcours : « chapeau, votre saison est d’ores et déjà magnifique. C’est beau ce que vous avez fait ». Collazo rétorque alors : « Elle ne sera belle que s’il y a quelque chose au bout ». Poignée de mains et chacun y va de son « bonne chance », mais pas de merci. Question de superstiti­on.

KRUGER PÈRE ET FILS

Peu après, Mourad Boudjellal reçoit un texto qui lui amène un grand sourire. « Linda (son épouse) a réussi sa mission. Nous avons le vestiaire de l’OM. C’est un signe. » Les Toulonnais n’ont pas souhaité qu’il y ait un tirage au sort des vestiaires comme de coutume. Ils ont laissé choisir leur adversaire en espérant que par politesse, ils prennent celui des visiteurs. Gagné ! Retour au Novotel du Prado, le lieu de résidence des Toulonnais à chaque match au Vélodrome. L’équipe y a ses habitudes et ses aises. Avec deux grandes salles de vie au premier étage où les joueurs y reçoivent leur famille. Le deuxième ligne Juandré Kruger partage ses instants avec son père, qui pour la première fois depuis qu’il a signé à Toulon est venu le voir d’Afrique du Sud. Kruger présente son patriarche à ses deux entraîneur­s, Richard Cockeril et Marc Dal Maso. Dans le regard paternel, on perçoit toute la fierté qu’il ressent pour son fils. Il sera encore plus fier de lui durant le match, Juandré étant avec le jeune Belleau, le grand homme de la rencontre.

Après leur victoire, les Toulonnais vont bousculer quelque peu leurs habitudes, après avoir patienté pour que Josua Tuisova, Duane Vermeulen et Drew Mitchell satisfasse­nt au contrôle antidopage. Ils ont pris la direction du Vieux-Port et ont profité et fêté leur nouvelle accession en finale de Top 14 dans une brasserie marseillai­se. Ce n’est qu’au petit matin qu’ils ont regagné le Var pour un week-end de repos bien mérité !

Newspapers in French

Newspapers from France