Midi Olympique

LE CONTE DE FÉES

APRÈS CENT MINUTES D’UN MATCH DE TOUTE BEAUTÉ, EXETER A CONQUIS SON PREMIER TITRE. QUEL ROMAN POUR UN CLUB MONTÉ EN 2010 ET QUI FAIT JOUER DES JEUNES.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr Exeter, champion d’Angleterre au terme d’un match de toute beauté !

Quel après-midi de rêve… On a même failli assister à une séance de tirs au but. Mais tout compte fait, mieux valait que Exeter s’impose à la régulière sur une ultime pénalité de Steenson après un effondreme­nt de la première ligne des Wasps. Elle a récompensé un ultime temps forts des joueurs du Devon, ils ont à notre sens mérité ce titre car ils ont dominé les deux prolongati­ons en possession et en occupation. ceci dit, ces vingt dernières minutes ont aussi mis en exergue une formidable défense des Wasps. Cette finale fut l’une des plus belles de l’histoire, elle débuta par un premier essai de Nowell sur une combinaiso­n d’école après touche et une passe croisée du talonneur pour l’ailier. Exeter a réussi l’exploit lancer l’événement par deux essais en première main, mais à la réflexion, les quatre essais ont récompensé des actions de passes et d’espaces. Aaah… La passe chistera de Devoto pour Dollman, et la succession de passes debout « inter-exter » entre Cipriani, Taylor, Robson et Gopperth : quelle limpidité.

UNE POLITIQUE DE FORMATION IMPRESSION­NANTE

Pour ceux qui ont vu le match à la télévision, le lendemain de Toulon-La Rochelle, la différence était vertigineu­se (ClermontRa­cing n’étais pas commencé). Twickenham n’était pas le théâtre du rugby casse-brique, mais le jardin d’offensives à tout va. Ce titre conquis de si haute lutte par Exeter avait quelque chose de rafraîchis­sant, déjà parce que ce club du Sud du pays, plutôt rural, n’avait jamais été sacré et qu’il n’a découvert l’Élite qu’en 2010. En plus, il n’a rien d’une écurie de vedettes recrutées par un mécène mégalomane. Cette équipe ne compte qu’un Lion actuel dans ses rangs, Nowell. Six des 23 finalistes sortaient du centre de formation (Nowell, Moon, Slade, Cowan-Dickie, Simmonds, Townsend). L’ouvreur Steenson et l’arrière Dollman étaient déjà là en deuxième division en 2009. Les six joueurs de première ligne, tous britanniqu­es, n’ont connu qu’Exeter en première division anglaise. Ceux qui ne sont pas du cru viennent de deuxième division. Woodburn et Chudley n’étaient que des doublures à Bath et à Newcastle. Remarquons aussi que Exeter n’a fait jouer samedi aucun Polynésien surpuissan­t, une rareté. Ce triomphe récompense donc une politique de fond de ce club d’une ville universita­ire dont le stade ne compte que 12 500 places.

Il peut s’appuyer sur un entraîneur reconnu Rob Baxter et c’est vrai sur un mécène, mesuré, Ron Howe, qui sait signer les chèques qu’il faut pour attirer les joueurs de renoms qui font la différence. Il s’est exprimé hier, après avoir rendu visite aux joueurs dans les vestiaires : « Il y a sept ans quand nous sommes montés, nous avions un plan de sept ans pour devenir champions. À cinq minutes près, nous avons failli le manquer… Mais maintenant que nous y sommes, mon ambition est que nous devenions les meilleurs en Europe. »

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