Midi Olympique

UN RÊVE EST PASSÉ

BATTUS SUR LE FIL À NORTHAMPTO­N, LES SOLDATS ROSES ONT DISPUTÉ, DANS LES MIDLANDS, LE MATCH DE TROP. ILS NE JOUERONT PAS LA CHAMPIONS CUP, L’AN PROCHAIN.

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

On veut bien concéder que ce Northampto­n-là ne soit plus l’ogre qui marchait sur l’Europe il y a encore cinq ans. On veut bien prendre en compte que ces Saints sortent d’une saison plus que médiocre, ont pris plusieurs pilules en Champions Cup cette année et se traînent péniblemen­t à la septième place du Premiershi­p, le championna­t d’Angleterre. On est tous conscients que depuis que Dylan Hartley a été snobé par les Lions britanniqu­es et irlandais, il claudique plus qu’il ne court. On entend bien, enfin, que le dernier match de Louis Picamoles en Angleterre ne restera pas dans les annales.

Pourtant, on ne peut qu’être admiratif de l’énergie avec laquelle les hommes de Jim Malinder, menés 22 à 9 à la pause et concassés par les soldats roses en première période, ont su renverser le cours de cette rencontre en une poignée de minutes. En infériorit­é numérique, qui plus est, puisque le flanker Tom Wood avait écopé d’un carton rouge logique à un quart d’heure de la fin de la rencontre après s’être rendu coupable d’un indigne coup de pied au visage de Djibril Camara, l’arrière du Stade français. « Cette victoire est notre façon à nous de sauver une saison sans titre, confiait le coach des Saints au micro de Sky Sports, vendredi soir. Je pense que notre performanc­e va faire taire les critiques nous concernant : Northampto­n a du coeur et du talent. »

UN MAL POUR UN BIEN ?

C’est dur, presque cruel. Mais les Soldats roses, vainqueurs du Challenge européen et héroïques depuis près de trois mois, ne participer­ont pas à la Champions Cup la saison prochaine. Pour une poignée de minutes, une succession de plaquages manqués débouchant sur l’essai de Tuala, le Stade français a donc laissé s’envoler son rêve… Est-ce aussi grave que les mines parisienne­s semblaient le dire en fin de match ? N’exagérons rien. Même si le docteur Wild, nouveau propriétai­re du club de la Porte d’Auteuil, aurait probableme­nt aimé jouer dans la cour des grands pour son premier mandat, il est évident que « son » Stade français n’est pas encore pourvu d’une profondeur d’effectif suffisante pour évoluer sur les deux tableaux, Champions Cup et championna­t. À ce jour, ce sont pas moins de six joueurs (Rabah Slimani,

Raphaël Lakafia, Jérémy Sinzelle, Geoffrey Doumayrou, Jono Ross et Hugo Bonneval) qui quittent ainsi Paris à l’été 2017. Autant de départs qui n’ont pas encore été compensés, ou si peu.Y a-t-il matière à s’inquiéter ? On n’ira pas jusque-là. Même amputé de plusieurs joueurs majeurs, le Stade français de Greg Cooper et Julien Dupuy aura de la gueule, s’appuiera toujours sur un Djibril Camara phénoménal, un Antoine Burban héroïque ou un Jules Plisson sans égal en France, pour ce qui concerne le jeu au pied. L’an prochain, Paris ne jouera pas la Champions Cup mais Paris, fort de l’éclosion probable de Sekou Macalou, Matthieu Ugena ou Clément Daguin, ne jouera pas non plus le maintien…

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Les Parisiens se sont écroulés en deuxième mi-temps alors qu’ils menaient contre Northampto­n 22 à 9 à la pause. Et voient leur envie de Champions Cup s’envoler. Photo Midi Olympique Patrick Derewiany

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