LA POSSIBILITÉ D’UNE ÎLE
AVANT DE POSER LE PIED EN AFRIQUE DU SUD POUR MESURER LES PROGRÈS CONSTATÉS LORS DU DERNIER TOURNOI, LES BLEUS EFFECTUERONT UN SÉJOUR AUSSI COURT QU’HISTORIQUE À MAYOTTE ET À LA RÉUNION.
Les promesses, dit-on souvent cyniquement, n’engagent jamais que ceux qui les croient. Mais encore, parfois, ceux qui les formulent… À ce titre, ses thuriféraires autant que ses détracteurs ne peuvent que s’accorder sur le fait que, depuis sa prise de pouvoir à la présidence de la FFR, Bernard Laporte cherche autant que possible à exécuter ses engagements de campagne. Celle qui nous concerne ? Elle portait le numéro 44, et consistait à organiser la venue de l’équipe de France dans une des trois zones (Caraïbes, Océans Indiens et Pacifique) à chacune de ses tournées d’été.Voilà pourquoi le XV de France s’apprête, ce lundi, à connaître un moment historique. Scindés en deux groupes, les Français s’envoleront en effet du côté de Mayotte et de la Réunion, avant de se retrouver le 31 mai et de décoller au complet pour Johannesburg, où débutera vraiment la préparation des trois tests contre les Springboks (10 juin à Pretoria, 17 juin à Durban, 24 juin à Johannesburg, N.D.L.R.).
LA PREMIÈRE PIERRE D’UN POLE ULTRA-MARIN
Le programme, entre temps ? Pour le groupe d’une quinzaine de joueurs qui se déplacera à Mayotte sous la responsabilité de Bernard Viviès, celui-ci passera d’abord de Petite Terre à Grande Terre, avant de se rendre dans l’après-midi les Bleus se rendront dans l’après-midi au Stade de Chiconi à l’Ouest pour une session de récupération en public avant un entraînement dirigé avec les écoles de rugby de l’île. Un programme similaire attendra le groupe de joueurs parti avec Yannick Bru à la Réunion, avant de remettre le lendemain à Saint-Denis les trophées aux finales des écoles primaires pour 800 enfants de CM1 et CM2. Les « Mayottais » auront également, de leur côté, rendez-vous avec des collégiens avant de reprendre l’avion pour rejoindre le groupe principal dans la soirée, à l’hôtel Créolia, sur les hauteurs de Saint-Denis. Cela avant de repartir le lendemain pour l’Afrique du Sud, où les membres du XV de France attendront les finalistes ainsi que le sélectionneur Guy Novès, qui atterriront le 6 juin. Une autre visite de Bernard Laporte est quant à elle prévue à la Réunion du 11 au 13 juin avec le DTN Didier Retière, afin d’évoquer notamment la mise en place d’un pôle ultra-marin.
L’ENJEU PARALLÈLE DU MONDIAL 2023
Des considérations « politico-sportives » qui, certes, ne constituent pas une préparation idéale dans l’optique de trois test-matchs contre la bête blessée sud-africaine. En quête d’unité et de continuité, le staff du XV de France aura certainement apprécié de pouvoir disposer de l’intégralité de son groupe pendant la fenêtre internationale… Mais c’est ainsi, et il faut bien faire quelques concessions. D’autant que la tournée de l’été dernier en Argentine avait été vécue comme un acte fondateur, où avaient émergé les stars d’aujourd’hui que sont les Kévin Gourdon ou Baptiste Serin. Rien de rédhibitoire, alors ? Il faut l’espérer. D’autant qu’un autre match se jouera dans les coulisses de cette tournée, à savoir celui pour l’organisation de la Coupe du monde 2023, pour laquelle l’Afrique du Sud est à nouveau candidate, et semble un candidat autrement plus effrayant que l’Irlande. Le rapport avec le sport ? Il semble lointain, bien sûr. Sauf que ce n’est pas aux vieux singes que l’on apprend à faire des grimaces et qu’à ce titre, Laporte comme Novès savent bien que tout ce qu’il sera possible de grappiller face aux Sud-Africains pourra peser dans le décompte final.
LE GROUPE Ben Arous, Poirot, Chiocci, Guirado, Chat, Maynadier, Atonio, Boughanmi, Slimani ; Maestri, Ledevedec, Iturria, Taofifenua ; Jelonch, Le Roux, Gourdon, Y. Camara, Goujon, Picamoles ; Serin, Machenaud, Dupont, Plisson, Lopez, Doussain ; Danty, Fickou, Penaud, Chavancy ;Vakatawa, Huget, Ducuing, Rattez ; Dulin, Spedding.