Midi Olympique

L’ESSENCE DU JEU, LES VERTUS DE LA FORMATION

LES REGARDS ONT BRILLÉ SOUS LE SOLEIL DU NORD, QUI ACCUEILLAI­T LE SUPER CHALLENGE DE FRANCEMIDI OLYMPIQUE PAR L’OLYMPIQUE MARCQUOIS.

- Par Guillaume DEPRECQ

Une journée pleine, une journée de bon et de beau rugby, des matchs qui s’entremêlen­t de plaisir et de qualité, et des sourires qui fusent autant dans les défaites que dans les victoires. S’il fallait résumer en quelques mots cette édition du Super Challenge de FranceMidi Olympique Espoirs, voici un échantillo­n de ce qu’il conviendra­it de formuler simplement.

Car si les dix-huit qualifiés ont forcément vécu des destins différents, il faudra retenir ces petits gestes qui fabriquent les mentalités de demain et permettent au jeu de rugby de conserver ses valeurs et son essence. Il se cache bien souvent des mots et voici l’ironie dès lors qu’on évoque ces valeurs. Pourtant, lorsque le jeune Mathis Lorent, du Lauragais, touché aux cervicales (finalement sans gravité) et embarqué par les pompiers, sort entouré d’une haie d’honneur formée de quatre équipes, il ne s’agit pas d’une posture. Simplement d’une fraternité. Quand deux joueurs s’échauffent les esprits et que les éducateurs les envoient de concert méditer sur le banc, il n’y a pas de théâtre, juste un peu de sagesse. Et puis, hormis ces faits marquants, il y avait le jeu, et la compétitio­n. Car il ne s’agissait pas seulement de fabriquer des souvenirs importants, mais aussi de se frotter à ce qui se fait de mieux pour ces jeunes amateurs. Les discours convergent d’ailleurs dès lors qu’on évoque l’intérêt d’un tel rendez-vous, qui fêtait là son sixième anniversai­re. « Cela change des tournois départemen­taux, explique Julien Véronèse, éducateur de l’entente Fleury Orléans. On a créé cette entente avec quatre clubs, simplement pour se qualifier et participer à ce Super Challenge. Cela permet aux gamins de côtoyer le haut niveau dans une région où il y a un peu moins cette culture rugby. » Pour Frédéric Lamine, éducateur à la Vallée de la Lèze, c’est également l’aboutissem­ent d’une belle saison : « C’est du haut niveau, nous avons vu de belles rencontres, avec un arbitrage profession­nel bien différent de celui que nous avons lors de la saison. C’est très formateur pour les jeunes et cela

représente également un beau voyage de fin d’année. Nous n’avons pas gagné mais nous avons constaté que pour nous

comme pour les autres, l’important reste le jeu. » Le jeu justement, où les paroles de Guy Novès semblent avoir bien été prises en compte, où les éducateurs ont d’abord insisté sur le mouvement, l’évitement, la qualité du geste technique, la prise de décision, le soutien et les libération­s rapides.

TOUT EN ÉMOTION

Pas d’emplafonne­ments à tout crin, du contact, évidemment, du combat certaineme­nt, mais toujours dans cet esprit de créer plutôt que de détruire, de s’échapper plutôt que de s’agglomérer. Et cette philosophi­e ne s’est pas limitée aux vainqueurs mais s’est exprimée tout au long de la journée. Pour Yann Oudard, éducateur au Lauragais, c’est ici que s’est vu l’aboutissem­ent du travail de la saison. « Je suis très content des comporteme­nts, nous sommes à peu près dans objectifs en finissant cinquièmes. Il ya, à cet âge, des écarts de gabarit énormes, mais nous avons su compenser par notre travail collectif. Il y avait un super niveau aujourd’hui. On ne sait pas encore ce qu’il va advenir de ce Super Challenge, qui est apparemmen­t en sursis, mais pour nous cela représente deux ans de travail avec ce groupe, pour obtenir la qualificat­ion. Cela fait partie du projet du club, de celui de l’école de rugby où quelque 250 enfants viennent s’enrichir de notre culture en vue de garnir ensuite les rangs de l’équipe première. Même si nous sommes également fiers lorsqu’un de nos jeunes part grandir dans un club profession­nel. » Pour d’autres, il s’agissait là de leur première participat­ion, tout en émotion. Notamment pour Joffrey Perschais, éducateur à Sucy, dont la fierté pour ses joueurs, troisièmes au final, se lisait avec sincérité. « Je suis très heureux, je travaille avec ce groupe depuis cinq ans et c’est notre première participat­ion. C’est vraiment la meilleure compétitio­n pour cette classe d’âge. » Rendez-vous l’an prochain donc, pour permettre à une autre génération de connaître ces événements qui tirent tout le monde vers le haut. ■

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