L’ATTENTE NONU
LA STAR ALL BLACK DEVRAIT, SAUF REVIREMENT, ÊTRE DE RETOUR POUR CETTE FINALE. IL SERA AU COEUR DE L’ATTENTION, UN AN APRÈS SON RENDEZ-VOUS MANQUÉ DE BARCELONE.
Jouera, jouera pas la finale ? D’une saison à l’autre, la même question se pose pour Ma’a Nonu. Souvenez-vous, déjà, en juin 2016. Le Néo-Zélandais, auteur d’une performance décisive en demie contre Montpellier, à Rennes, avait dû quitter ses partenaires en cours de partie. La raison ? Une commotion cérébrale, conséquence directe d’un plaquage destructeur d’Anthony Tuitavake. L’optimisme affiché par Bernard Laporte au coup de sifflet final avait été progressivement refroidi par les examens. Le mercredi, soit deux jours avant le choc au Camp Nou, le verdict, inévitable, avait acté son forfait. Aux grands joueurs les grands matchs ? Pas pour le centre. Pas pour cette fois, en tout cas.
Onze mois plus tard, le destin vient de nouveau interférer. Pour des raisons personnelles, en l’occurrence, le All Black n’a pu tenir sa place au Vélodrome. Ma’a Nonu va-t-il donc, pour la deuxième année consécutive, devoir se contenter du rôle de spectateur de la lutte finale ? Dès lundi, Mourad Boudjellal a opté pour une communication claire et nette à propos de sa vedette : « Nous ne dirons pas ce qu’il a mais Ma’a Nonu s’est entraîné. On compte sur lui pour la finale. » Sauf coup du sort, son nom devrait être inscrit sur la feuille de match. Mais le mystère, entretenu par pudeur autour de son cas, maintient les supporters dans une position d’attente vis-à-vis de sa participation. Cette attente se reportera ensuite sur sa prestation en tant que telle. Et du côté du joueur ? S’il garde secrètes la moindre de ses pensées, on peut deviner son impatience depuis le rendez-vous manqué en terres catalanes.
LES DOUTES SONT BALAYÉS
Le Néo-Zélandais a justement été recruté à prix d’or pour briller dans ces grands rendez-vous. Jusqu’à présent, sa saison se pose comme une promesse. Le All Black a su se rendre indispensable au fil de cette saison, après une première année contrastée. Dans le jeu pratiqué par le RCT, ses kilos et sa solidité à l’impact se révèlent des plus précieux. Son association avec Mathieu Bastareaud a gagné en cohérence au coeur de ce système : « C’est vrai que, la saison dernière, ce n’était peut-être pas très clair au niveau de la répartition des tâches. C’est mieux désormais, on commence à bien se
trouver », avait analysé l’international français à l’hiver. Au-delà de ses quelques fulgurances, au Vélodrome contre Toulouse et à Bordeaux, l’implication et la constance du Néo-Zélandais ont balayé les derniers doutes quant à la véritable motivation de sa carrière français. Les chiffres présentés ci-dessus plaident concrètement en sa faveur. Comme autant de témoignages de son activité et de son apport.
Par-delà les qualités intrinsèques du joueur, quelle équipe pourrait se passer, sans en souffrir, d’un double champion du monde expérimenté capable de traverser, le jour J, le terrain au beau milieu d’une horde de Wallabies ? Puisse le destin ne pas priver le célèbre trois-quarts centre d’une nouvelle formidable opportunité de montrer son talent... ■