Midi Olympique

« Des souvenirs inoubliabl­es »

L’ANCIEN JOUEUR DU RCT REVIENT SUR SES SOUVENIRS LIÉS À LA COMPÉTITIO­N QU‘IL A DISPUTÉE DEUX FOIS. LE SOUVENIR D’AVOIR JOUÉ À MAYOL, EN OUVERTURE DE L’ÉQUIPE PREMIÈRE, A MARQUÉ LE « MINOT » DE LA RADE.

- Propos recueillis par Enzo DIAZ

Quels souvenirs gardez-vous du Super Challenge ?

Ce sont d’abord des souvenirs extraordin­aires. Je l’ai disputé deux fois, une première en 1985 en moins de 13 ans à Toulon et une deuxième fois en 1987 en moins de 14 ans à Clermont-Ferrand. Dans la vie d’un sportif, ça marque. Nous étions une bande de copains et, par la suite, des joueurs avec qui j’étais ont fait de très belles carrières, notamment internatio­nales. Je pense évidemment à mon ami Christian Califano. Ce sont de très bons souvenirs, avant tout humain. C’est la récompense de l’ensemble d’une saison. C’est la quintessen­ce de la catégorie minimes. Quand on a la chance de pouvoir y participer, de le jouer et de le gagner, cela veut dire quelque chose de fort. Malheureus­ement, je ne l’ai jamais gagné.

Le Super Challenge de Toulon en 1985, vous vous en souvenez ?

Oui, plutôt bien. Nous avions joué en lever de rideau de l’équipe première, et cela m’avait vraiment marqué. C’était Mayol et il y avait vraiment beaucoup de monde au stade… ça faisait drôle. C’est resté gravé dans ma mémoire de rugbyman. Quand on rentre dans ce stade avec ne serait-ce que 8 000 personnes dans les tribunes, c’est assez impression­nant. Nous avions gagné notre match face à Pont-du-Casse et je me souviens très bien d’un essai de « Cali » (Christian Califano, N.D.L.R.). Tout le stade criait son nom, un « Cali, Cali, Cali » résonnait dans Mayol.

Justement, certains joueurs, dont lui-même, parlent d’un essai de 80 mètres…

Vraiment, il vous a dit ça. Non quand même pas (sourires). Quand on est petit, les distances nous semblent grandes mais il n’y avait que vingt mètres au final, je pense (rires).

D’autres tournois vous ont-ils marqué ?

Il y a en tellement… mais une chose est certaine, lorsqu’arrivaient les mois d’avril, mai, juin et que nous devions nous déplacer à Toulouse, Béziers ou Clermont-Ferrand, nous étions heureux comme des gosses. Rugbystiqu­ement, humainemen­t parlant, ce sont des souvenirs inoubliabl­es. En 1987 à ClermontFe­rrand, nous allons jusqu’en demi-finales.

Porter le maillot du RCT voulait-il déjà dire quelque chose ?

Oui, bien sûr, c’était une énorme fierté de porter le brin de muguet. Nous nous sentions à l’époque comme les isolés du rugby français, certains déplacemen­ts dans le Sud-Ouest étaient plutôt animés (sourires). Dans le Sud-Est de la France, il y avait Nice et nous…

Disputer le Super Challenge en 1987 et soulever le Bouclier de Brennus en 1992, ce n’est pas un parcours vraiment commun…

C’est certain. En 1987, j’ai 14 ans au moment du Super Challenge et, à 19 ans, je me retrouve au Parc des Princes à jouer une finale du championna­t de France face à Biarritz, avec des partenaire­s nommés Yann Delaigue ou Patrice Teisseire… ceux avec qui j’avais justement disputé le Super Challenge. Nous avions grandi mais nous étions resté des minots de la rade.

Vous êtes restés en contact avec eux ?

Oui, nous nous voyons, nous ne sommes pas très loin (Marc de Rougemont est le manager général de l’US Seynoise, demi-finaliste de Fédérale 1). Avec Christian Califano, nous venons de fêter nos anniversai­res respectifs récemment. 45 ans, ça passe vite (sourires).

Ce week-end le Super Challenge a lieu à Béziers. Que vous évoque le Stade de la Méditerran­ée ?

C’est le seul stade de Béziers que j’ai connu comme joueur. Le rugby ne jouait plus à Sauclières à mon arrivée en équipe première. C’est un très beau stade, centralisé et plutôt grand. Il est à l’image des Biterrois, qui sont comme les Toulonnais fidèles aux valeurs de combat. Nous avons toujours été reçus dans de très bons termes à la Méditerran­ée. Moimême, je suis très ami avec Cédric Soulette, l’ancien pilier internatio­nal de Béziers et de Toulouse contre lequel j’ai joué lors du Super Challenge, en Cadets et en équipe première. Au-delà de ce lien, Béziers représente une belle terre et région de rugby, disputer le Super Challenge là-bas c’est un bel événement.

Vous y avez joué de nombreux matchs couperets avec Toulon, c’est un stade qui a compté pour vous ?

En effet, j’ai eu la chance d’y jouer un quart de finale contre Dax (en 1996, défaite de Toulon 25-11), une demifinale contre Castres (en 1992, victoire de Toulon 18-12). Il y a eu des matchs contre Perpignan, Bourgoin… Je n’y ai pas toujours gagné, mais à chaque fois, ce fut des matchs engagés avec une ambiance extraordin­aire dans les tribunes.

Que dire aux joueurs qui vont disputer la compétitio­n ?

Surtout de ne pas se mettre de pression. À cet âge-là, la pression dans ce genre d’événement ne peut être que positive. Il doit y avoir l’envie de bien faire, de réussir. Des erreurs tout le monde en fait, même les grands (sourires). Il faut croquer au maximum ces bons moments.

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