Midi Olympique

AU NOM DES SIENS

IL A ÉTÉ LE GRAND HOMME DE LA FINALE DU CÔTÉ VAROIS. MALGRÉ UNE GRAVE ÉPREUVE FAMILIALE, L’EX-ALL BLACKS AUX 103 SÉLECTIONS S’EST MONTRÉ EXEMPLAIRE. C’EST L’HOMME DE LA FINALE.

- Par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Ma’a Nonu a démontré à de multiples reprises sous le maillot des Blacks, celui des Hurricanes ou depuis deux saisons de Toulon, qu’il était un formidable joueur. Et, surtout, un des meilleurs centres du monde. Depuis dix jours, il a prouvé aussi qu’il est un père et un mari remarquabl­e. Le Néo-Zélandais n’a rien laissé transparaî­tre et n’a pas voulu de traitement de faveur. Il a tout juste manqué la demi-finale au Vélodrome. Mais pas cette finale. Sa finale. La saison passée, il avait cruellemen­t été privé du match au Camp Nou de Barcelone en raison d’une commotion cérébrale. La conséquenc­e d’un plaquage très viril du Montpellié­rain Anthony Tuitavake en demi-finale. Cette année, la santé de son épouse Andrea, souffrante, aurait pu le contraindr­e à rester à son chevet.

Pourtant, dès mardi, il était présent au centre d’entraîneme­nt du RCT et ne laissait rien transparaî­tre de l’épreuve familiale qu’il doit traverser. Aucune annonce à ses partenaire­s n’a été émise par ses soins, seuls quelques proches étant au courant de sa situation. Une pudeur admirable. Sa situation n’en a pas moins donné une motivation supplément­aire à ses partenaire­s : « J’ai eu une pensée pour Ma’a. C’est un joueur et un homme que j’apprécie. Je tiens à lui rendre hommage, c’est toujours difficile à vivre », indiquait sobrement après la victoire face à La Rochelle, Guilhem Guirado, depuis les coursives du stade Vélodrome. Porté par une force intérieure, le papa de Michael, Mercury et du petit dernier Maclaren a été une fois de plus le fer de lance de la ligne d’attaque toulonnais­e. C’est lui qui les a remis dans le match, par une intercepti­on à la 29e minute sur Lopez à l’entrée de ses 22. Dans le dernier quart d’heure de la première période. Il était impossible à stopper sur chacune de ses prises de balle. Emportant à chaque fois deux ou trois Clermontoi­s dans ses prises d’intervalle­s. Surmotivé, c’est lui qui a encore initié le franchisse­ment décisif sur l’essai de Tuisova (38e).

REPRENDRE SON COMBAT PERSONNEL

Comme depuis janvier, pour sa deuxième saison avec Toulon, il semble avoir enfin retrouvé son véritable niveau. Au RCT, on a enfin vu le Ma’a Nonu estampillé All Blacks (103 sélections). Et sur tout le match. Comme si l’épreuve qu’il traversait actuelleme­nt avec sa famille lui octroyait des forces supplément­aires. Il a gagné l’ensemble de ses duels, cassé tous les premiers plaquages. Sur une de ses percussion­s, il a renvoyé Arthur Iturria au vestiaire sur un protocole commotion (42e). Leader par l’exemple, il le fut aussi par la parole n’hésitant à venir discuter et rassurer son jeune partenaire Anthony Belleau, encouragea­nt Mathieu Bastareaud ou replaçant Josua Tuisova en défense. Jusqu’au bout ses charges auront été dévastatri­ces dans la défense clermontoi­se, mais sans marquer. Si Toulon a perdu cette finale, on peut dire que Ma’a Nonu a remporté une première victoire symbolique qui lui aura fait du bien à la tête avant de reprendre son combat personnel.

 ??  ?? Ma’a Nonu, malgré la dure épreuve qu’il traverse hors rugby, a livré une prestation trois étoiles en finale. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
Ma’a Nonu, malgré la dure épreuve qu’il traverse hors rugby, a livré une prestation trois étoiles en finale. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany

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