IL AURA TUTOYÉ LES POTEAUX
ANTHONY BELLEAU N’A PAS FAIT DE MIRACLES, JUSTE UNE BIZARRERIE STATISTIQUE. DEUX BALLONS EXPÉDIÉS COUP SUR COUP SUR LES MONTANTS.
Sincèrement, depuis notre siège confortable, nous nous sommes mis en transpirant à la place d’Anthony Belleau, celui qui n’aurait jamais pensé participer à une finale aussi vite. Il était la preuve vivante que, même dans des effectifs XXL, des jeunes peuvent encore se glisser dans les interstices comme le fit David Jaubert il y a trente ans, en 1987. Cokerill avait décidé de le conserver au nom de la politique de l’homme en forme et de la convalescence de Trinh-Duc et de Giteau. Quelle pression pour le jeune ouvreur qui ne pouvait plus comme en demi-finale compter sur la chance du débutant. Assumer une finale de Top 14 avec seulement trois titularisations au compteur, dont une qui ne s’était pas du tout bien passée en première partie de saison à La Rochelle. Plus fort encore, il n’avait dans toute son existence tenté qu’un seul coup de pied placé en Top 14. En l’absence de Halfpenny, il se retrouvait buteur numéro un. Un destin à la Morgan Parra (buteur néophyte pour ses débuts en bleu en 2008).
SANS ÉCLAT, MAIS SANS DÉSASTRE
Comment s’est-il tiré de ce match-piège ? Sans éclat, mais sans vivre un désastre non plus. Une première mi-temps à 14 ballons, dont seulement trois joués au pied et quatre gardés pour lui. Il ne fut pas spécialement décisif, munitions en main (passes classiques, petit slalom non décisif). À son débit, une touche non trouvée sur pénalité à un moment très important ; à son crédit une transformation impeccable malgré un angle hyper-fermé et à un degré moindre une chandelle qui poussa Abendanon à la faute. En deuxième période, il aura touché deux bons ballons offensifs, une croisée avec Mitchell, un jeu dans le dos pour Connor. Mais il aura aussi trop allongé une chandelle qui provoqua une relance dangereuse de Raka. Il lui restait vingt minutes à vivre, elles resteront restera marquée par ses deux pénalités expédiées sur les poteaux.
Une sorte d’exploit statistique, une preuve aussi que décidément, il n’avait plus la chance du débutant.