Midi Olympique

UNE ENTAME TIMIDE

ILS ONT SOUF FERT FACE À DES « SANS-GRADE », MAIS ILS ONT ÉVITÉ LE PIRE. ON METTRA ÇA SUR LE COMPTE DU DÉCALAGE HORAIRE.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

On a beau être prévenus par la richesse du vivier néo-zélandais, on ne pensait pas ces Barbarians capables de rester au contact des Lions jusqu’au bout, et même de jouer la victoire sur un dernier ballon porté. Heureuseme­nt que Mako Vunipola a surgi pour subtiliser la balle aux avants de Whangarei… Warren Gatland a donc frôlé l’humilition d’être défait par son propre fils, Bryn, très correct à l’ouverture de cette sélection de « sans-grade », sans aucun baron du Super Rugby.

À la bourse des valeurs des Lions, un homme a fait grimper ses actions, Owen Farrell, entré en jeu à la 49e. Il fut déterminan­t sur l’essai de Watson, c’est lui qui mit Moriarty dans le bon espace avant de retoucher le ballon pour la passe décisive. Il fut aussi très efficace dans l’orientatio­n du jeu. Il fait mieux que Jonny Sexton, c’est une certitude. Une autre équipe a confirmé sa valeur : les Saracens car outre Farrell, les entrées simultanée­s de Kruis, George et Billy Vunipola ont contribué au sauvetage d’une sélection bien mal embarquée.

UNE OCCASION EN OR POUR LES BARBARIANS

Les Lions l’ont emporté grâce à une certaine puissance à l’impact et grâce à leur conquête mieux organisée. Mais en termes de jeu offensif, ils ont pris quelques leçons des inconnus néo-zélandais, ambitieux, rapides et techniques. On regrettera que Luteru Laulala (le frère du Racingman Casey) ait manqué une occasion en or en première période. Comment peut-on manquer à ce point de lucidité quand on se retrouve à trois contre un ? Un soutien à gauche, un soutien à droite… Laulala a référé s’enferrer dans le dernier défenseur et sa passe fut beaucoup trop tardive. Sans ce péché de gourmandis­e, les Lions auraient peut-être perdu ce premier rendez-vous. À noter qu’à rebours de leurs qualités, ils ont marqué leur essai en puissance sur une succession de pick and go près de la ligne : le capitaine Anderson prenant le meilleur sur Laidlaw et Henderson. Gatland fils avait balancé une chandelle assez vicieuse pour mettre la panique chez les Lions.

SINKLER FAIT IMPRESSION

Ne soyons pas trop sévères pour autant. Les joueurs ne sont arrivés que mercredi en NouvelleZé­lande après avoir encaissé un voyage de 23 heures plus le décalage horaire. Bien d’autres équipes auraient souffert après un tel régime.

Sam Warburton s’est réfugié dans des banalités de circonstan­ces pour parler de ce piège évité de peu : « C’est la première pierre de l’édifice. Nous avons joué contre des gars qui n’avaient rien à perdre. Au moins, nous aurons de quoi travailler à la vidéo pour améliorer notre défense… ».

Les premiers commentair­es ont mis le doigt sur le naufrage de Sexton, mais aussi sur les bons points attribués à Taulupe Faletau en course pour le maillot frappé du 8 en l’absence de Billy Vunipola. et surtout à Kyle Sinkler, le pilier droit des Harlequins. Jeune colosse seulement quatre fois sélectionn­é pour l’Angleterre, il faisait partie des surprises du groupe Gatland. En cinquante minutes, on a mieux compris le choix de son sélectionn­eur.

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Anthony Watson célèbre un essai qui, mine de rien, sauve les Lions d’une entame désastreus­e. De gauche à droite, Furlong, Judd (masqué), Farrell et Goodhue. Photo Icon Sport

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