Midi Olympique

MONTSARRAT, TERRAIN, FOLLIOT ET LES AUTRES…

LA POLITIQUE A TOUJOURS FAIT BON MÉNAGE AVEC LE RUGBY. DE JACQUES CHABAN-DELMAS À DIDIER CODORNIOU, NOTRE JEU A PU S’ENORGUEILL­IR DE QUELQUES RÉUSSITES. LES LÉGISLATIV­ES QUI S’ANNONCENT N’ÉCHAPPENT PAS À LA RÈGLE.

- Par Jacques VERDIER jacques.verdier@midi-olympique.fr Michel Montsarrat, ancien de mi de mêlée du Stade saint-gaudinois (entre Claude Spanghero et Christian Paul) et candidat déclaré dans la 8e circonscri­ption de Haute-Garonne sous l’étiquette « En marche

Il fut le demi de mêlée champion de France avec Béziers en 1980, passé par Carcassonn­e, Mazamet et surtout Saint-Gaudens, où il driva, en première division de ce jeu, lors de cette même décennie, un pack d’envergure où figuraient les Christian Paul, Roger Viel, Alex Martinez, Jean Cante, etc. Il avait l’oeil vif et le courage chevillé à l’âme. Michel Montsarrat a depuis quitté Saint-Gaudens pour la ville voisine de Bagnères-de-Luchon - que tout le monde, dans la région, nomme simplement Luchon - et se lancer, à 58 ans, après l’hôtellerie, dans la vie politique sous l’étiquette « d’En Marche », le parti du président Macron, dans la 8e circonscri­ption de la Haute-Garonne. Son territoire de conquête n’est autre que le comté de Comminges que l’on aurait amputé de sa partie ariégeoise du Couserans et qui va de Luchon, justement, à Rieumes, dans la banlieue toulousain­e. « Or cette campagne électorale, prévient-il, je l’appréhende très exactement comme un match de rugby de phase finale. Il faut pour espérer gagner, convaincre les autres du bienfondé de son programme, donner des coups, savoir les recevoir, en sachant que, quoi qu’il en soit, à la fin, il y aura un perdant, un gagnant et une belle poignée de mains. » Michel Montsarrat a l’ambition de changer, via son parti, l’état d’esprit de la politique. « Les gens en ont marre des excès, des clivages, des paroles non tenues, des gens propulsés là par d’autres, comme un entraîneur jette au front un remplaçant dont il sait qu’il n’a pas le niveau. Il faut donner une autre image. Et le sport nous aide en cela. J’ai récemment eu le soutien d’Elie Baup, un autre commingeoi­s célèbre, de Didier Codorniou et je compte bien insuffler à la vie politique un peu de cette énergie et de cet état d’esprit propres au sport en général et au rugby en particulie­r. » Christophe Terrain, l’ancien formidable numéro 8 de Lourdes et de Riscle, dont il fut aussi l’entraîneur et le président, avant d’en devenir le maire, ne dit pas autre chose. À 65 ans, le père de Romain, se présente sous la double casquette UDI 32-LR dans la 1re circonscri­ption du Gers et entend bien faire l’unanimité au coeur de ce départemen­t gersois qu’il entend « revivifier, revitalise­r, ranimer et réanimer », à la façon peut-être dont le numéro 8 qu’il fut, emportait tout sur son passage. « J’ai été construit par le rugby. J’ai perdu mon père à 11 ans et découvert le rugby au collège de Garaison. Ce sport m’a sauvé. « Rugby, école de la vie », je ne sais rien de plus juste. Il m’a inculqué le sens du devoir et le goût de relever les défis. Or, aujourd’hui encore, j’ai une énorme envie de servir mon territoire comme on sert une équipe de copains. »

RUGBY SYMBOLE À L’HÉMICYCLE

Les métaphores abondent entre le territoire de la politique et celui du « noble game », que ne renie surtout pas Philippe Folliot, président, capitaine et « inamovible talonneur » de l’équipe de France parlementa­ire qui se présente, pour sa part, à 54 ans, dans la 1re circonscri­ption du Tarn, en privilégia­nt la majorité présidenti­elle. « Je me représente surtout, rit-il, pour pouvoir continuer à jouer dans le XV des Parlementa­ires… Notre formation politique ressemble d’ailleurs assez à une équipe de rugby. On a notre pilier de droite et notre pilier de gauche et l’ensemble compose un groupe très homogène. » On sait que dans l’hémicycle, depuis des années, les reparties entre parlementa­ires ne sont pas les mêmes selon que l’on appartienn­e, non pas à un parti ou à un autre, mais à l’équipe de rugby ou non. « Il existe un pacte de non-agression chez les députés rugbymen qui plaide plutôt en faveur de notre sport. »

Mais la plus belle anecdote, concernant ce fier supporter du Castres olympique, eut lieu au lendemain de la Coupe du monde disputée par les Parlementa­ires de tous les pays en NouvelleZé­lande. « Nous nous sommes rendus au Japon, à Fukushima après le terrible accident que l’on sait. Lors de l’échange protocolai­re entre les deux délégation­s chacun se salua selon l’usage, avant que je ne tombe, à la stupéfacti­on générale, dans les bras d’un parlementa­ire japonais. Ce n’était rien d’autre en vérité que mon vis-à-vis au talonnage de l’équipe japonaise que nous avions affrontée quelques jours plus tôt… »

Ce n’est pas Daniel Mach, autre ancien joueur de rugby catalan, candidat de la droite et du centre dans la 1re circonscri­ption des Pyrénées-Orientales et père de Brice, le talonneur de Castres, qui devrait beaucoup nous contredire : le rugby mène à tout à condition d’en sortir…

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