Midi Olympique

Wim, de Dinokeng

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Pour tout dire, nous étions apparus un brin sceptiques lorsque le XV de France avait organisé son safari la semaine dernière, si loin du célèbre Parc Kruger, ou même du moins connu mais tout aussi réputé Pilanesber­g. Ne mâchons pas nos mots, nous imaginions même que ces derniers avaient été attirés dans un de ces « promène-couillons » pour touristes, où les animaux sédatés attendent nonchalamm­ent le passage des jeeps au carrefour des chemins de brousse, sans la moindre crainte ni attention. Mais c’est finalement une conversati­on avec le régional de l’étape, Bernard Le Roux, qui acheva de nous convaincre. « Vous pouvez y aller. C’est moi qui ai organisé le safari via une connaissan­ce et je vous assure que c’est bien. »

Voilà ainsi comment, après une (grosse) heure de route au Nord de Johannesbu­rg et Pretoria, on en vint à franchir la porte du parc de Dinokeng, sur les traces des Bleus. Précisémen­t là où nous attendait Wim, un vrai boer originaire du Free State, probableme­nt mieux informé sur le rugby que bien des observateu­rs hexagonaux. Et drôle, qui plus est, au point de vous accueillir par une boutade. « Vous pourrez voir de tout dans le parc, sauf des springboks. Parce qu’ils jouent beaucoup trop mal en ce moment. » Un monument, ce Wim. Capable d’élans beaufs à souhait à l’observatio­n de l’anatomie d’un zèbre, mais aussi de digresser de longues minutes sur les bienfaits du futur exil des Cheetahs en Ligue celte, de vous tenir au courant en direct de l’évolution du score entre les Blues et les Lions (« les pauvres, ils vont se faire massacrer en Nouvelle-Zélande »), tout en prenant un soin maternel de vous. Par exemple en effectuant en toute hâte un crochet pour réserver une table dans l’improbable brasserie tenue par Ina, perdue au beau milieu de ce Dinokeng, jardin d’Eden égaré aux confins du Gauteng et du Mpumalanga...

Au sujet du safari, nous demanderez-vous ? Des petits francolins aux timides mangoustes en passant par les géantes gazelles ou le bétail des zèbres, gnous et autres impalas, ce fut un enchanteme­nt pour les yeux. Un peu moins pour les lombaires, au vu des trajectoir­es agressives de Wim dans les virages... Quant au fameux « big five » tant recherché par les touristes ? On sait, de source sûre, que les Bleus ont eu la chance d’observer les rhinocéros et les buffles, tandis que Wim nous permit d’approcher les éléphants. Match nul donc, ou presque, puisque les léopards et les lions sont demeurés invisibles pour tous, perchés dans les arbres pour les uns, couchés pendant la journée dans les hautes herbes du bush. « Mais ne vous en faites pas, souriait Wim. Des Lions, vous en verrez beaucoup samedi à Pretoria, puisque quasiment la moitié de l’équipe des Springboks sera composée de joueurs de la province de Johannesbu­rg. J’imagine que vous n’en connaissez pas la plupart, mais faites attention. Si vous êtes trop confiants, ils pourraient bien vous mordre. » N’oubliez pas le guide, comme dirait l’autre...

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Photo DR Dans la réserve de Dinokeng, les Bleus ont notamment pu approcher des rhinoceros à l’état sauvage.

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