« Des progrès sur la compétence mentale »
Êtes-vous satisfait du travail réalisé par vos avants depuis le début de la compétition ?
Oui et c’est aussi dû au fait que nous avons un groupe avec une certaine homogénéité. Globalement, nos remplaçants amènent un plus. Les compositions d’équipe sont différentes d’un match à l’autre mais cela reste solide, compact. Depuis le début de la compétition, l’alignement se montre plutôt performant et nous sommes durs à manoeuvrer en mêlée fermée. Maintenant, il faut faire un gros effort sur les déplacements. Les joueurs en sont conscients, ils ont travaillé pendant quinze jours avec un stage à Font-Romeu dans cette optique.
Sentez-vous le groupe animé par un esprit de revanche par rapport à la prestation de l’an dernier et la neuvième place ?
Je ne vais pas commenter et dire ce qui a été bien ou moins bien l’an dernier. Les joueurs ont dû inévitablement être déçus. L’objectif de franchir le premier palier et d’atteindre le dernier carré ne doit pas être relativisé. Il est très difficile à atteindre, c’est un dur combat. Pour avoir déjà fait huit Coupes du monde des moins de 20 ans, je sais que nous nous sommes qualifiés qu’une fois. Pour les joueurs qui ont vécu l’exercice de l’an passé, ainsi que le staff, il y a un sentiment de revanche et l’envie de très bien faire.
Comment jugez-vous cette génération que vous avez entre les mains ? Où la situez-vous ?
Il y a deux façons de répondre à cette question. Dans cette génération, bon nombre devraient alimenter l’équipe de France dans le futur. Il y a du potentiel à condition que les joueurs continuent de travailler et qu’ils aient du temps de jeu dans les clubs pour éclore au plus haut niveau. Ensuite, tout dépend des oppositions que nous avons. Ce sont deux contraintes. Parfois nous affrontons des nations qui ont une génération un peu moins brillante. Et cela permet aux autres équipes de bien figurer. Sauf que, parfois, nous pouvons aussi avoir un groupe très compétitif et tomber sur des nations avec des générations extrêmement brillantes. Cette génération 1997 a de l’avenir mais nous ne pourrons donner une réponse qu’en les confrontant à ce qui se fait de mieux. Globalement, tout le monde a fait l’effort de travailler et de monter son niveau. Nous ne sommes pas une équipe avec une ou deux individualités hors norme. Notre caractéristique est l’homogénéité. L’équipe c’est la star. Nous ne sommes pas plus grands et plus costauds que les autres.
La préparation plus longue de cette année peut-elle vous permettre de franchir un cap ?
Le travail de Thomas Lièvremont et de Didier Faugeron avec le Directeur technique national, Didier Retière, pour que cette équipe de France puisse être rassemblée deux semaines avant une compétition de ce niveau a été très important. En comparaison, la Géorgie a réussi à rassembler, depuis décembre, une semaine par mois, les joueurs qui préparent la compétition. C’est un confort que nous n’avons pas encore. Avoir les joueurs deux semaines avant un Mondial, c’est une belle avancée mais c’est le strict minimum. Il faut quand même réhabituer les joueurs à élever leur rythme, dans un rugby où ça galope de partout. Nous avons passé une bonne partie de la préparation à faire courir des mecs qui étaient habitués à ne faire que des mauls et taper en touche. Il y a aussi du travail sur la technique, qui n’est pas à négliger à ce niveau. Beaucoup de joueurs ont déjà franchi le palier du passage au niveau professionnel en club mais nous devons les préparer à franchir un autre niveau.