Midi Olympique

La reconquête

LA DÉFAITE EN FINALE DE TOP 14 A SONNÉ LE GLAS D’UNE SAISON AUSSI PARADOXALE QU’EXCEPTIONN­ELLE...

- Par Pierrick ILIC-RUFFINATTI

Deux, comme le nombre de saisons sans trophée sur la rade, le nombre de défaites consécutiv­es en finale de Top 14 ou… de supporters présents pour accueillir les joueurs toulonnais lundi à l’aéroport HyèresToul­on. Bien loin des festivités prévues en cas de succès, les supporters n’ont pas eu le coeur à célébrer ce titre de vice-champions de France, d’autant que la saison, si elle s’est terminée sur une note positive (six victoires lors des sept dernières rencontres), n’en a pas moins été longue et difficile. Pourtant mardi, lors de la soirée de clôture de saison organisée par le RCT, Hubert Falco, Sénateur-Maire de la ville, tempérait : « Il ne faut pas faire la tête, nous sommes quand même vice-champions de France ! Le résultat est décevant mais il ne faut pas oublier que douze équipes étaient en vacances avant nous. Pour une année dite de transition, nous sommes en quart de finale de Coupe d’Europe et finalistes du Top 14. » Un discours qui faisait écho à celui de Mourad Boudjellal, prononcé quelques instants plus tard dans l’idyllique cadre de la Tour Royale : « Ça a été une saison difficile, mais nous l’avons rendu exceptionn­elle en seulement deux mois ! […] Mais je reconnais que ce n’est jamais agréable de perdre une finale… d’autant que nous n’en avons pas l’habitude ! » Avant de poursuivre, non sans plaisir : « Nous avons montré que ce qui devait être une année de transition nous a permis de figurer parmi les deuxtrois meilleures équipes de France, les huit meilleures d’Europe. D’ailleurs tout le monde remarque que le RCT enchaîne une deuxième saison sans titre. C’est plutôt bon signe, non ? La saison prochaine, je vous promets un groupe revanchard. »

LA FIN DE LA GÉNÉRATION DORÉE

Un groupe revanchard donc, mais qui devra faire sans quelques membres éminents de sa génération dorée. Car deux ans après les départs de Carl Hayman, Ali Williams ou Bakkies Botha, ce sont cette fois Jean-Charles Orioli, Juanne Smith, Drew Mitchell ou Matt Giteau qui ont fait leurs adieux à la rade. La génération triple championne d’Europe (2013-2014-2015) et championne de France (2014) perd ainsi quelques-uns de ses galactique­s et les derniers membres se compteront désormais sur les doigts des deux mains. Le RCT devra donc faire table rase de son passé récent et véritablem­ent entrer dans une nouvelle ère. Le recrutemen­t ? Hormis les stars Facundo Isa et Chris Ashton, Mourad Boudjellal s’est appuyé sur un fort contingent de joueurs français (Hugo Bonneval, Jean Monribot, Raphaël Lakafia et Jonathan Wisniewski) et sur deux inconnues : Luke McAlister, âgé de 33 ans et qui restent sur deux saisons plus que fades à Toulouse et Semi Radradra, superstar du rugby à XIII, qui connaîtra sa première expérience profession­nelle à XV. Et s’il affirmait mardi que le club « allait encore se renforcer », le temps est désormais compté pour Mourad Boudjellal et le RCT. En quelques mois, Toulon devra donc composer avec de nouveaux joueurs, un nouveau groupe, recréer une nouvelle dynamique et redevenir une machine à gagner. Une mission taillée pour Fabien Galthié ? C’est en tout cas le pari de Mourad Boudjellal. Successeur de Richard Cockerill - « le deuxième anglais le plus apprécié à Toulon » selon le président du RCT - le technicien français, qui a par ailleurs déjà commencé à rencontrer ses joueurs, retrouvera son groupe début juillet. Mais ses joueurs sauront-ils, en deux mois, basculer sur un nouveau cycle ? Comment s’articulera cette nouvelle ère ? La génération dorée trouvera-t-elle une succession ? Fabien Galthié fera-t-il oublier les deux saisons blanches ? En reconstruc­tion, mais toujours ambitieux, ce RCT 2017-2018 pourra-t-il continuer à jouer les premiers rôles ? Des questions qui resteront en suspens jusqu’à la reprise. ■

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