LES COUPS DES BOKS
LES FRANÇAIS ONT EU DU MAL À S’IMPOSER DANS UN SECTEUR TRADITIONNELLEMENT FORT. LA FAUTE AUX AGISSEMENTS ILLICITES DES BOKS.
Ils n’en ont pas parlé ouvertement, bien sûr. Lorsque l’on a encaissé quarante points et livré une aussi piètre prestation que les Bleus la semaine dernière, mieux vaut faire profil bas… N’empêche que ces derniers n’ont que peu apprécié l’arbitrage de Glen Jackson sur un secteur particulier : celui des ballons portés. Point fort traditionnel du XV de France, celui-ci n’a en effet pas pu être vraiment exploité contre les Springboks. Sans que tous les torts soient objectivement à attribuer aux Bleus… « Sur les sept ballons portés que l’on tente, deux me semblent cohérents. Le premier, sur lequel nous obtenons une pénalité, et celui après lequel Louis Picamoles tente une chistera dans le côté fermé. Deux sur sept, c’est trop peu. Il y a des choses que l’on peut maîtriser et que l’on doit travailler, comme la cohésion, les liaisons, la digestion du ballon. Après, on ne maîtrise pas tout… » Une référence, évidemment, à l’arbitrage du référé néo-zélandais, à qui l’entraîneur des avants français a effectué un rapport détaillé pour lui signaler ses points de désaccord, manière également d’informer Brian O’Keefe, tout jeune arbitre lui aussi néo-zélandais, qui officiera samedi…
MOHOJE, LA BOULE DE BOWLING
Ce que reprochent les Bleus aux Springboks, au vrai ? Des attitudes jugées « affreuses » en off, notamment du flanker Mohoje, utilisé systématiquement comme bélier pour venir se fracasser contre le lifteur arrière, et faire s’écrouler toute la structure. « Ils l’utilisent comme une boule de bowling sur des quilles, nous confiaient en off certains joueurs. Il se met en boule et vient te fracasser, ce qui est évidemment interdit. Mais permet à Etzebeth de s’infiltrer au coeur de la structure. » Jusqu’à parvenir, comme sur la cruciale pénaltouche du début de seconde mi-temps, à intervenir jusqu’au talonneur, en lui bloquant le ballon… De quoi perturber les Bleus jusqu’à les faire hésiter dans leurs annonces pour éviter à la fois le « matraquage » de Mohoje et les contreurs adverses, ce qui contraint à l’erreur le capitaine de touche Julien Ledevedec sur deux pénaltouches. De quoi prolonger, un peu plus, les difficultés chroniques des Bleus dans les zones de marque (lire ci-contre). « Tout est lié, admettait le pilier Jefferson Poirot. C’est là qu’il faut qu’on travaille, pour parvenir enfin à rester froids dans ces zones de marque. Lorsqu’on est à cinq mètres de l’en-but, il faut être beaucoup plus précis car la pression est plus intense, les défenseurs beaucoup plus agressifs parce qu’ils n’ont pas forcément à défendre sur les extérieurs. C’est là qu’on doit être meilleur, tout simplement. » Rien d’impossible, notamment avec le retour de Guirado pour apporter un peu de sérénité dans ces moments chauds…