Midi Olympique

À LOUIS DE JOUER

MÉCONNAISS­ABLE LA SEMAINE DERNIÈRE, IL SE VOIT OFFRIR UNE CHANCE DE RATTRAPAGE. À LUI DE PROUVER SA CAPACITÉ DE RÉSILIENCE FORGÉE EN ANGLETERRE...

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Il avait été désigné par les Springboks, la semaine dernière, comme le principal danger du XV de France. Las pour les Bleus, la bombe a fait pschit… Absent des débats, maladroit, fébrile, renversé en défense par Marx ou Mohoje, Louis Picamoles a tout bonnement manqué son match, au point d’être convié à quitter le terrain peu après l’heure de jeu, une première sous l’ère Novès. De qoi provoquer, en guise de remise en question, un tweet sans ambiguïté. « Très déçu par le résultat d’hier, mais surtout très énervé et frustré de ma performanc­e ! Pas au niveau et pas d’excuses. » On fait difficilem­ent plus lapidaire… Alors, faut-il incriminer un certain manque de fraîcheur pour un joueur qui nous avouait avant le match n’avoir jamais autant joué que cette saison ? Le joueur, lui-mpême, avait écarté cette hypothèse avant la rencontre. « Avec Northampto­n, j’ai disputé 28 matchs dont 27 comme titulaire, ce qui ne m’était jamais arrivé en France. Mais je n’arrive ni éreinté, ni épuisé. Je suis fin prêt pour disputer des rencontres internatio­nales, ce qui n’a pas toujours été le cas à ce même moment de la saison. Le temps plus important accordé à la préparatio­n en début de saison y est sûrement pour quelque chose… Mais je crois que cela vient surtout du fait que j’ai changé de mentalité. »

LA CICATRICE SUD-AFRICAINE

Bonne nouvelle pour Louis Picamoles : il est désormais l’heure de le prouver. On sait qu’en d’autres temps, ce dernier aurait pu se refermer dans sa bulle après pareille prestation. Mais que ce dernier a, selon ses propres dires, franchi un cap à Northampto­n. « Mon expérience anglaise m’a beaucoup apporté dans la manière d’appréhende­r les réussites et surtout les échecs, nous confiait(-il la semaine dernière. Pour les Anglo-Saxons, une fois que le match est fini, on passe à autre chose. Il y a un debriefing, bien sûr, mais je n’ai jamais ressenti là-bas la lourdeur ou la morosité qui peut régner toute la semaine en France après une défaite à la maison, par exemple. Plutôt que de ressasser le match terminé, on se projette sur celui de la semaine suivante. » Comment ? « Simplement, d’abord, en prenant conscience qu’on n’est pas des machines. Des mauvais matchs, tous les joueurs du monde en ont fait. Lorsque cela arrive, il faut juste comprendre pourquoi. Si cela relève de facteurs que l’on peut maîtriser, alors il faut se mettre au travail et corriger le tir. Et si cela n’est pas maîtrisabl­e, il faut juste ne pas se prendre la tête et aller de l’avant. C’est en cela que j’ai changé de mentalité. Auparavant, il suffisait d’un rien pour me mettre au fond du seau. Aujourd’hui, en étant plus positif, j’arrive à passer outre. » On ne peut qu’espérer, dès lors, qu’après une sévère explicatio­n de texte avec Guy Novès Louis Picamoles arrive à repartir de l’avant. Et redevenir ce Monsieur Plus, celui par lequel le paquet d’avants tricolores français peut sortir de l’ordinaire. Sous peine de connaître une forme de malédictio­n sud-africaine, lui l’un des rares survivants de 2010, pour qui cette dernière expérience en Afrique du Sud demeure sa pire expérience en bleu. « Je n’avais jamais connu une aussi mauvaise ambiance en équipe de France, cela fait partie des cicatrices de ma carrière, nous confiait encore Picamoles. Quand on en reparle avec ceux qui l’ont vécue, ça reste un petit traumatism­e. » À Louis de faire en sorte, désormais, de ne pas connaître pareille infortune...

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Photo Icon Sport Baptiste Serin a le sens des responsabi­lités et sera en charge des tirs au but.

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