Midi Olympique

UN CHEMIN DE CROIX ?

BATTUS DEUX FOIS LORS DE LEURS QUATRE PREMIÈRES RENCONTRES, LES LIONS ÉPROUVENT LES PIRES DIFFICULTÉ­S À TROUVER LEURS MARQUES EN NOUVELLE-ZÉLANDE. C’EST QUAND LE BONHEUR ?

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Les Lions britanniqu­es et irlandais ont posé le pied en Nouvelle-Zélande depuis seize jours et joueront, demain face aux Maoris, le cinquième match de leur tournée du bout du monde. « Et contre des équipes de très haut rang, rappelait cette semaine Graham Henry, l’ancien coach des All Blacks. J’ai l’impression que les gens ne se rendent pas vraiment compte à quel point ce périple en Nouvelle-Zélande est difficile. Car c’est une chose de disputer un match de rugby tous les trois jours. C’en est une autre de jouer tous les trois jours contre des équipes aussi armées que vous ! » Alors, les tournées des Lions sont-elles devenues trop longues ? L’hérésie d’un calendrier internatio­nal déjà surchargé permet-elle encore la survivance de cette obsolescen­ce certes bourrée de charme mais bel et bien superflue ? Un jour ou l’autre, les caciques de World Rugby devront s’interroger sur les lucratives tournées des Lions, tant les joueurs de Warren Gatland, soumis depuis dix mois au jeu de massacre du rugby pro européen, semblent avoir du mal à rivaliser aujourd’hui avec leurs adversaire­s néo-zélandais. Et l’on a beau s’extasier, comme le fit Matt Giteau sur les réseaux sociaux, sur les ressources incroyable­s du rugby kiwi, on a beau louer la supériorit­é technico-physique du rugbyman néo-zélandais sur ses contempora­ins, on est aussi en droit de s’interroger sur l’équité d’un tel pancrace, entre des joueurs au beau milieu de leur saison et d’autres au crépuscule de la leur…

Tout ça pour quoi, déjà ? Oui, pour rappeler que les Lions britanniqu­es et irlandais ont enregistré mardi dernier contre les Highlander­s leur deuxième défaite sur le sol néo-zélandais, après celle enregistré­e huit jours plus tôt face aux Blues. Battus à la régulière en mêlée fermée, souvent pris de vitesse par Fekitoa et Naholo, les coéquipier­s de Sam Warburton ont mordu la poussière pour la seconde fois contre une équipe de Super Rugby. C’est grave, docteur ? Oui et non. Oui, parce que les Highlander­s étaient mardi soir amputés de plusieurs titulaires indiscutab­les et que le fossé séparant une bonne franchise de Super 18 de la merveilleu­se machine all black reste immense. Non, parce que les joueurs alignés par Warren Gatland à Dunedin n’ont que peu de chances de disputer le premier test-match prévu la semaine prochaine, à l’Eden Park d’Auckland.

LA CHANCE DE LEIGH HALFPENNY ?

Au printemps 2017, il y a bien une équipe A des Lions et une équipe dite des « coiffeurs », condamnée à disputer les matchs de semaine. Après quatre rencontres, le sélectionn­eur gallois a d’ailleurs une idée précise de son équipe type, celle qui démarrera face aux All Blacks le 24 juin. Au sein de celle-ci, Owen Farrell reste le choix numéro 1 au poste de demi d’ouverture, Dan Biggar et Johnny Sexton ne s’étant pas vraiment montré à leur avantage depuis le début des hostilités. Aux côtés du meneur de jeu des Saracens, l’Irlandais Conor Murray tient la corde puisqu’il possède un bien meilleur jeu au pied que Laidlaw et Webb, ses concurrent­s au poste. Si l’on peut considérer que le capitaine Sam Warburton est partant certain en troisième ligne, le Gallois devrait y être accompagné par Toby Faletau et, surtout, de l’Irlandais CJ Stander, une nouvelle fois excellent à Dunedin. En première ligne, Jamie George, Tadhg Furlong et Mako Vunipola ont les faveurs des pronostics, quand Alun Wyn Jones et George Kruis devraient squatter « la cage ». George North et Liam Williams sur les ailes, Jonathan Davies et Ben Te’o au centre, il reste donc une inconnue au poste d’arrière. Maintenant que Stuart Hogg a déclaré forfait pour le reste de la tournée, qui de Leigh Halfpenny ou de Jared Payne occupera donc le poste ? Le Toulonnais, qui quittera la Rade au retour de la tournée des Lions, n’a pas vraiment convaincu lors de ses précédente­s sorties. Jared Payne non plus, remarquez. À qui le pompon ?

 ?? Photo Icon Sport ?? Owen Farrell, regard noir, et mâchoire serrée, Jack Nowell mains sur les genoux. Les Lions sont en grande difficulté en Nouvelle-Zélande.
Photo Icon Sport Owen Farrell, regard noir, et mâchoire serrée, Jack Nowell mains sur les genoux. Les Lions sont en grande difficulté en Nouvelle-Zélande.

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