Midi Olympique

LA BOMBE HUMAINE

DÉCISIF FACE AUX LIONS, MARDI DERNIER, L’AILIER DES ALL BLACKS ET DES HIGHLANDER­S WAISAKE NAHOLO N’A PAS FINI DE DONNER DES SUEURS FROIDES À WARREN GATLAND…

- M. D.

Plus il joue et plus on comprend pourquoi la Fédération néo-zélandaise a cassé sa tirelire lorsqu’il a été question d’arracher Waisake Naholo (26 ans, 1,88 m et 99 kg) aux griffes clermontoi­ses, en 2015, peu après que la star eut signé un précontrat de deux ans avec l’ASMCA. L’ailier des All Blacks est un monstre, une machine aussi rapide que puissante et sa performanc­e face aux Lions, mardi dernier, fut la preuve irréfutabl­e qu’il demeure à l’heure actuelle le meilleur finisseur de la planète. Après la rencontre, l’ancien ailier de la sélection néo-zélandaise John Kirwan expliquait à ce sujet, sur le plateau de nos confrères de Sky Sports : « D’un rien, Naholo peut créer une action d’essai. En infériorit­é numérique ou face à un mur de briques, il parvient toujours à trouver une solution, que ce soit en vitesse pure ou en force. C’est un diamant. »

L’ailier le plus spectacula­ire de la planète rugby est né aux Fidji en 1991, avant de rejoindre la Nouvelle-Zélande à l’adolescenc­e, au terme d’une rocamboles­que histoire de famille. Son père Aborosa, un pasteur de Suva (la capitale des Fidji), raconte dans les colonnes de l’Otago Daily Times : « Les gens croient toujours que nous avons envoyé Waisake en Nouvelle-Zélande pour qu’il puisse accéder à un meilleur système éducatif. C’est faux ! » Et Aborosa de raconter comment son cousin germain Meli Nauga, qui avait quitté l’archipel mélanésien dans les années 90 pour s’installer à Wanganui, où il travaille toujours comme manutentio­nnaire dans un abattoir, fut le catalyseur de la carrière de Waisake Naholo : « Mon cousin Meli Nauga avait trois filles et voulait un garçon à la maison. Il souhaitait pouvoir compter sur un coup de main lorsque le travail devenait plus pénible. Il m’a donc appelé et promis qu’il s’occuperait de mon fils comme de son propre enfant ; il m’a assuré qu’il payerait sa nourriture, les frais d’école et même sa première licence de rugbyman ! »

DOUZE SÉLECTIONS, SIX ESSAIS !

Alors âgé de 17 ans, Waisake Naholo ne parlait alors pas un mot d’anglais. Aborosa Naholo poursuit ainsi : « Mon fils avait une dizaine d’années lorsque ses copains, au village, se sont aperçus qu’il possédait des qualités physiques hors du commun. Je les revois jouer tous ensemble dans un champ de canne à sucre, près de la maison. Nos familles n’avaient pas les moyens d’acheter des ballons aux enfants. Alors ceux-ci prenaient une grosse noix de coco, la couvraient d’un sac en plastique et jouaient avec. » Neuf ans plus tard, Waisake Naholo parle anglais comme un livre, a joué avec les Lions comme un chat avec une souris et ne s’arrêtera visiblemen­t pas à douze sélections et six essais, chez les All Blacks. Insaisissa­ble - incomparab­le assurent même les supporters des Highlander­s ! - la bombe humaine reviendra hanter les nuits de Warren Gatland, lorsque sonnera l’heure du premier test…

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Photo Icon Sport Waisake Naholo enjambe Tommy Seymour. L’ailier all black a fait bien des misères à l’arrière-garde britanniqu­e.

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