Midi Olympique

QUEL RÉSERVOIR ?

SI CERTAINS JOUEURS NE PARAISSENT PAS CALIBRÉS POUR LE NIVEAU INTERNATIO­NAL, LE RÉSERVOIR FRANÇAIS DEMEURE MINCE. TOUR D’HORIZON.

- Par Léo FAURE, envoyé spécial leo.faure@midi-olympique.fr

Jeff Dubois était bien embarrassé lorsqu’on lui glissait, samedi, que cette génération de joueurs n’était peut-être pas de la trempe des précédente­s et certaineme­nt pas de celles qui opèrent actuelleme­nt en Angleterre, en Nouvelle-Zélande ou celle qui émerge cet été en Afrique du Sud (ce Malcolm Marx !). On comprend aisément sa retenue, au regard de sa position d’entraîneur du XV de France. « Oui, peut-être… (il hésite) On travaille et on croit en notre groupe. Je sais qu’on est dans le vrai. L’effectif, il

est là. Il nous faut travailler avec pour améliorer des secteurs ». Le groupe de Guy Novès s’est assez clairement défini, depuis dix-huit mois. Mais il faut faire avec les blessures, nombreuses à l’excès dans les rangs bleus.

Pour de meilleurs lendemains, il faudra évidemment bosser le fond du rugby, son collectif. Mais le premier des réservoirs humains sera celui de l’infirmerie. Pour novembre, le sélectionn­eur peut légitimeme­nt espérer compter sur Vahaamahin­a, Ollivon, Lopez, Fofana, Lamerat et Nakaitaci. Qui seront tous titulaires. Tolofua ou Iturria sont des remplaçant­s potentiels, en attendant mieux. De quoi changer sérieuseme­nt la face d’une équipe.

DES JEUNES QUI POUSSENT

A certains, il faudra cependant jeter un oeil alentour. On déplore, par exemple, un manque sérieux au poste de numéro 8. Quand Louis Picamoles est dans un jour sans, comme à Pretoria, ou qu’il se blesse comme samedi à Durban, personne ne semble en mesure de prendre la relève dans les standards internatio­naux. Chez les jeunes français, les regards se tournent alors vers Marco Tauleigne. Le Bordelais est séduisant dès qu’il joue avec son club. Surtout, il semble avoir la dimension physique pour exister à l’internatio­nal. Son match avec les Barbarians, vendredi face aux Emerging Springboks, plaide en ce sens. À la charnière, Lopez s’est imposé à l’ouverture. Derrière lui ? Trinh-Duc va de déceptions en blessures, Doussain sécurise mais ne se montre que rarement décisif. Si bien que, toujours chez les Barbarians, les deux essais du jeune Belleau (alors placé au centre) ont forcément interpellé, après sa fin de saison toulonnais­e. À la mêlée, les ressources ne manquent pas, qu’elles concernent le jeune Baptiste Couilloud ou l’expériment­é Morgan Parra.

Derrière, les ressources sont plus limitées, à des postes massivemen­t tenus par les étrangers en Top 14. Appelé à deux reprises mais toujours blessé, Geoffrey Palis fait partie des alternativ­es à Spedding et Dulin, tous les deux décevants. À l’aile, l’option Teddy Thomas fait envie, à condition que le joueur trouve de la régularité.

Devant, enfin, le temps de Judicaël Cancoriet viendra. Le Clermontoi­s devait initialeme­nt être de cette Tournée, avant de se diriger vers les Barbarians et d’être devancé dans le groupe bleu par Anthony Jelonch. En deuxième ligne, enfin, Paul Gabrillagu­es aura sa chance s’il maintient son niveau de performanc­e. Des solutions à tous les problèmes ? Certaineme­nt pas. D’autant que le réservoir n’est pas immense, voir carrément famélique à certains postes (piliers, numéro 8, ailiers, arrières). Mais l’excellente performanc­e de Damian Penaud, saluée par le staff des Bleus, a de quoi donner des idées.

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