Midi Olympique

STOP AU JEU DE MASSACRE !

LES BLEUS, MODELÉS PAR LE TOP 14, SONT APPARUS LOIN DU NIVEAU INTERNATIO­NAL. IRRÉMÉDIAB­LE ? PAS SÛR, SI D’AVENTURE LE TITRE DE L’ASMCA POUVAIT EN INCITER D’AUTRES À SUIVRE LA VOIE.

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Le rugby français marche-til à ce point sur la tête qu’avec lui, même les dictons en perdent tout leur sens ? Cela fait bien longtemps que l’on ne se pose plus la question. Car si les absents ont toujours tort, selon l’expression consacrée, ce n’est que rarement le cas au sujet des matchs estivaux dans l’hémisphère Sud. Or, à ce titre, on n’a probableme­nt jamais autant parlé des Clermontoi­s. Parce que les Vahaamahin­a, Chouly, Lopez, Fofana, Lamerat, Nakaitaci, constituen­t désormais autant d’hommes de base du XV de France, sur lequel ce dernier ne peut pas compter cet été pour des raisons diverses et variées. On a beaucoup évoqué, au sujet des Springboks, à quel point la greffe des joueurs issus de la même franchise des Lions a apporté à la sélection nationale, laquelle applique les mêmes principes de jeu, avec les mêmes hommes. Concernant le XV de France, celui-ci souhaite -en gros- en faire de même avec l’ASMCA, la patte « toulousain­e » du jeu après contact en plus. Sauf qu’à la différence des Boks, les Bleus ont dû se résoudre cet été à transposer le système d’un club, sans ses joueurs ! Ne vous étonnez donc pas si le jeune Damian Penaud s’est avéré, pour sa première sélection. La différence apparaissa­nt flagrante avec d’autres joueurs apparus comme perdus dans le système, tentant de réciter un projet pas vraiment maîtrisé, à l’image de ces blocs d’avants trop souvent incapables d’insuffler de la vitesse au jeu en réussissan­t la passe de plus, en trouvant du lien avec les trois-quarts, ou ne serait-ce qu’en offrant des libération­s rapides dans les rucks. Comme Clermont y parvient si bien en Top 14…

COTTER ET GALTHIÉ, MEILLEURES RECRUES DU XV DE FRANCE ?

Désespéran­t ? Forcément un peu, et les Bleus n’y ont pas coupé. Toutefois, puisqu’il faut toujours faire preuve d’optimisme, on peut espérer que le titre obtenu par l’ASMCA soit la meilleure nouvelle enregistré­e par le rugby français depuis quelques années. Pourquoi ? Parce que le champion fait toujours figure d’exemple et qu’à ce titre, voir les Clermontoi­s remporter ce Bouclier face au jeu de massacre des Toulonnais peut faire valeur d’école. Et inciter d’autres formations à embrayer le pas d’un jeu porté sur la recherche de vitesse et d’espaces susceptibl­e (comme c’est le cas en Angleterre) de mieux préparer les joueurs au niveau européen et internatio­nal. Précisémen­t ce qui leur a cruellemen­t manqué lors de ces deux tests face aux Springboks… « De par la petite expérience que j’ai pu acquérir au niveau internatio­nal, je suis convaincu que c’est ce rugby-là qui gagne aujourd’hui, et qui doit nous faire gagner dans le futur, prêchait l’entraîneur des avants Yannick Bru. Il faudrait juste que nos joueurs puissent disputer dans l’année d’autres rencontres de ce calibre, pour hausser leur niveau à ce degré d’intensité. »

Voeu pieu ? Peut-être pas. On connaît assez Vern Cotter pour savoir que celuici ne compte pas se contenter du diptyque conquête-jeu au pied à Montpellie­r tandis qu’avec Fabien Galthié aux manettes, Toulon devrait également effectuer sa mue. De quoi voir en eux les meilleures « recrues » estivales du XV de France, susceptibl­es de permettre à moyen terme aux joueurs se roder en club aux exigences du rugby rêvé par le staff tricolore ? L’espoir fait vivre, comme dirait l’autre, d’autant que la réforme de la relégation pourrait elle aussi aider certaines équipes à évoluer plus libérées...

 ?? Photo Icon Sport ?? Deux visages des Bleus samedi. Les difficulté­s de François Trinh-Duc face aux promesses de Damian Penaud.
Photo Icon Sport Deux visages des Bleus samedi. Les difficulté­s de François Trinh-Duc face aux promesses de Damian Penaud.

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