Midi Olympique

L’ÉLOGE DE LA VITESSE

DAMIAN PENAUD - Centre du XV de France POUR SA PREMIÈRE EN BLEU, LE CLERMONTOI­S A SÉDUIT PAR SA CAPACITÉ À CIBLER LES INTERVALLE­S POUR FRANCHIR.

- Par Léo FAURE, envoyé spécial leo.faure@midi-olympique.fr

Quand on abordait le sujet de Damian Penaud, dans la semaine avec Franck Azéma, l’entraîneur des Clermontoi­s s’étonnait d’une remarque concernant son profil physique, jugé extérieure­ment plutôt longiligne. « C’est une fausse impression, il est vraiment costaud ! On le voit comme longiligne parce qu’il fait 1,90m mais c’est un joueur qui fait mal. Et surtout, il va très vite ». C’est sur ce point qu’on a surtout pu apprécier la qualité de Damian Penaud, vingt ans seulement et dont la première apparition en Bleu est marquée du sceau du talent. Parce que Penaud va vite, effectivem­ent. Individuel­lement, c’est une évidence tant il fut un des rares à poser des problèmes à la défense des Springboks. Collective­ment également, où il fut l’un des rares à sembler rivaliser avec la vitesse d’exécution des Sud-africains. Mais surtout, Penaud est capable de placer ses 100 kg dans les intervalle­s, plutôt que sur le défenseur. « Ce profil est intéressan­t parce qu’il peut évoluer sur deux registres : dans l’affronteme­nt ou dans le contournem­ent. Ça, c’est un immense point fort » poursuivai­t Azéma. « C’est ce qui fera sa force à l’avenir. Il est encore très jeune, ne l’oublions pas ! Il va falloir qu’il mette l’accent sur le jeu au pied, qu’il progresse dans ce secteur. Il a des gammes à répéter, des choix à affiner, un physique à densifier. Il reste du travail et il a encore tout à construire. Mais il part sans aucune grosse lacune ».

DÉJÀ L’AVENIR

De cette première prestation encouragea­nte, on attendra évidemment confirmati­on. Damian Penaud n’est ni un surhomme, ni un infaillibl­e. Et comme en Top 14, il lui faudra désormais faire avec une défense prévenue de ses aptitudes, plus au fait du danger qu’il représente et qui placera un focus particulie­r sur lui. « Damian est dans une période euphorique, où tout lui sourit et où ses adversaire­s ne le connaissen­t pas encore très bien. Il surprend tout le monde, en permanence. Ça ne va pas durer. Bientôt, il va être étudié et surveillé. Il va devoir trouver d’autres solutions », prévenait Azéma.

La solution passera certaineme­nt par un jeu plus équilibré vers ses partenaire­s, moins soliste. Elle viendra forcément d’une expérience à acquérir au plus haut niveau, auquel il devra se conforter plus régulièrem­ent. « On espère d’abord qu’il vive cette aventure en prenant conscience du niveau internatio­nal. Mais nous n’attendons pas des merveilles. Dans notre évaluation d’après-match, notre sévérité avec lui sera un peu moindre qu’avec des joueurs qui sont là depuis un certain temps », prévenait Novès pendant la semaine. Raison de plus de s’enthousias­mer. Pour aujourd’hui et demain.

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