Midi Olympique

Jeu au sol : des libération­s trop laxistes

- N. Z.

Inutile de raconter d’histoires : dès la mi-temps, sifflée sur le score de 20-7, le XV de France savait le match perdu. La raison de cet énorme retard accusé dès la pause ? Trop de ballons perdus, une fois encore… Une dizaine au bas mot dans le jeu courant, et surtout six dans les rucks, dont quatre pénalités obtenues au grattage par les SudAfricai­ns. Beaucoup trop pour espérer quoi que ce soit, et surtout qu’on ne se penche pas sur les origines de ce mal, qui ne réside pas nécessaire­ment dans la supériorit­é athlétique des Boks dans le combat. « Nous aussi, nous volons cinq ou six ballons dans les rucks, alors je ne pense pas que nous ayons été strictemen­t dominés dans le jeu au sol, affirmait l’entraîneur des avants Yannick Bru. J’ai vu des Poirot, Guirado, Picamoles ou Camara récupérer des ballons. Dire que nous avons été inférieurs dans le combat, ce serait affirmer une généralité qui ne me plaît pas. En revanche, le point noir, ce sont les attitudes de nos porteurs de balle au contact ou au sol. » Lesquelles se sont avérées beaucoup trop laxistes pour offrir le temps aux soutiens d’intervenir, tandis que les Boks pouvaient trop facilement poser leurs grosses pattes sur le ballon en première période. « En deuxième mi-temps, simplement en demandant aux joueurs de travailler davantage lors de leurs passages au sol, on a perdu comme par hasard beaucoup moins de ballons. C’étaient les mêmes systèmes, les mêmes joueurs. Mais les attitudes étaient différente­s. Au niveau internatio­nal, tout va plus vite, et on en vient parfois naturellem­ent à s’isoler des soutiens. Dans ces moments, il faut savoir « acheter du temps » pour permettre aux partenaire­s d’intervenir, se retourner, se débattre…»

Les Anglo-Saxons appellent cela le «chesting». À méditer en vue du dernier test, si les Bleus souhaitent s’éviter un déchet aussi rédhibitoi­re.

Newspapers in French

Newspapers from France