ERREURS DE TRANSMISSION
ATTENDUS SUR LE FRONT DU JEU, LES MAORIS ALL BLACKS ONT ÉTÉ MIS SOUS L’ÉTEIGNOIR PAR DES LIONS AFFAMÉS. LA CHARNIÈRE, COMPOSÉE DE DEUX JOUEURS DES CHIEFS, NE S’EST PAS MISE EN ÉVIDENCE…
Plus de douze ans après, l’exploit ne s’est pas reproduit. Pourtant, on disait les Lions britanniques sur la corde raide après deux défaites en quatre matchs. Mais non, les Maoris de Nouvelle-Zélande - nom donné à l’époque emmenés par les Corey Flynn, Carl Hayman, le capitaine Jono Gibbes, Piri Weepu, Carlos Spencer, Leon McDonald ou encore Luke McAlister, pour ne citer qu’eux, sont bien les derniers, à ce jour, à avoir battu les hommes du Nord. Une victoire épique 19-13 acquise au courage devant les 26 000 spectateurs du Waikato Stadium à Hamilton. Au nez et à la barbe de l’équipe constellée de champions du monde anglais et dirigée par Clive Woodward, excusez du peu. Douze ans plus tard, leurs cadets ont réussi une bien plus triste performance. Celle de la plus grosse défaite de l’équipe des Maoris All Blacks face aux Lions britanniques. La dernière en date ? Il faut remonter à 1930 et une défaite 19-3.
À Rotorua, en plein coeur du territoire maori, devant une foule venue en nombre et malgré un haka des plus guerriers, les hommes de Colin Cooper se sont heurtés au pragmatisme des joueurs de Warren Gatland. En premier lieu, un jeu au pied d’occupation terriblement efficace qui les a poussés à relancer des ballons face à une défense bien en place, très haute et agressive. Considérée avant la rencontre comme l’une des plus belles et fortes équipes maories sur le papier, il est vrai avec la présence de pas moins de huit All Blacks (les frères Ioane, Dixon, Messam, Kerr-Barlow, McKenzie, Ngatai, MilnerSkudder), elle a failli dans beaucoup de secteurs (mêlée, rucks, discipline…). Dans le sillage d’une charnière peu en verve.
UNE CHARNIÈRE PEU EN ÉVIDENCE
Habituellement positionné à l’arrière avec la province des Chiefs, le prometteur Damian McKenzie (22 ans, 2 sélections) avait une occasion en or de briller et de prouver à Steve Hansen qu’il méritait sa place dans les 33 appelés pour les trois test-matchs face aux Lions. Il n’en a rien été. Peu adroit sous les chandelles qui frappaient le ciel de Rotorua, agressé en permanence par la troisième ligne des Lions, McKenzie n’a rien montré de réellement flatteur, perdant son mano à mano face à son vis-à-vis Jonathan Sexton. Son aîné de 26 ans et partenaire à la mêlée Tawera Kerr-Barlow, lui dans le groupe des 33 avait sauvé son équipe par un plaquage sur Jonathan Davies en début de match. Mais en se rendant coupable d’un plaquage illicite en début de seconde période sur Leigh Halfpenny, il a laissé son équipe à quatorze pendant dix minutes.
Et pendant son absence, les Maoris ont encaissé quatorze points. Erreur fatale. Qui faisait qu’Ash Dixon adressait un message d’avertissement aux All Blacks à moins d’une semaine du premier choc : « Les Lions peuvent battre les All Blacks, j’en suis définitivement sûr. Cela va être une série de tests très disputée. Ils ont joué simple ce soir, avec leurs forces, quand le ballon était glissant. C’est une manière de jouer différente de chez nous avec un pack très robuste. Nous, nous sommes restés trop longtemps dans nos 22 mètres. Les All Blacks vont devoir être très intelligents dans leur jeu et saisir ses différences. » Et s’adapter aux conditions, chose que n’a pas su faire l’équipe maorie.