L’Écosse obtient justice
Ce quart de finale de Coupe du monde, en 2015, fut un traumatisme pour le peuple écossais. Lui qui croyait tant en un exploit après cette interception de Mark Bennett à la 74e minute a dû se résigner à passer l’obstacle australien après un arbitrage à la limite. Deux ans plus tard, c’est à Sydney que les deux équipes se retrouvaient pour la première fois depuis le thriller de Twickenham. Et en deux années, les choses ont bien changé. L’Australie n’est plus l’équipe vainqueur du Four-Nations, et l’Écosse n’est plus ce souffre-douleur que l’on aimait battre pour se remettre en confiance. Les troupes du nouveau sélectionneur Gregor Townsend, l’ont bien démontré ce vendredi, même en l’absence de trois de leurs pièces majeures : Stuart Hogg, Greig Laidlaw et Tommy Seymour. Dans le même temps, pouvait-on s’attendre à une telle contre-performance des Wallabies ? Des imprécisions inhabituelles à ce niveau-là, une ligne d’arrière amorphe, à l’exception d’un Israel Folau bien seul à surnager dans le marasme australien. Pourtant, les Écossais se sont mis à plusieurs reprises en danger, la faute à un Will Genia inspiré au ras d’un ruck qui, en bon numéro 9, venait aplatir au nez à la barbe du capitaine John Barclay. Étonnamment, les Écossais ont conservé un calme que l’on ne leur connaissait que trop peu dans les moments chauds. L’exemple de cette fin de match est à montrer dans les écoles de rugby : patience, agressivité et courage, cocktail parfait pour une dernière vague wallaby parfaitement contenue. L’Écosse s’impose, passe quatrième au classement IRB, et s’offre une belle revanche, que demande le peuple ?