« Écrire le renouveau du club »
C’EST FORT D’UN TITRE DE CHAMPION DE FRANCE GLANÉ AVEC OYONNAX QUE L’ANCIEN CENTRE INTERNATIONAL DÉBARQUE SUR LES BORDS DE L’ISÈRE. SON OBJECTIF ? S’INSCRIRE DANS L’AMBITIEUX PROJET GRENOBLOIS ET RAMENER LE CLUB EN TOP 14.
Après deux saisons à Oyonnax c’est une nouvelle aventure qui commence pour vous. Comment l’appréhendez-vous ?
Plusieurs sentiments se mêlent. D’abord je dirais qu’il y a beaucoup d’excitation. J’ai envie que ça commence vite. Ensuite je ne parlerais pas vraiment de stress, mais plutôt d’une envie de bien faire. Mais honnêtement j’ai peu de doute quant au bon fonctionnement du groupe. Est-ce que j’ai regretté de quitter Oyonnax après la montée ? Étant donné que c’est mon choix, je n’ai pas de regret, puis le titre de Champion de France me permet de partir sur une bonne note. C’était sincèrement une super aventure, mais une nouvelle commence et elle est particulièrement excitante.
Comment se sont passés les contacts avec Grenoble ?
Les premiers contacts ont eu lieu en avril, quelques jours après la mise à l’écart de Bernard Jackman (le 14 mars, N.D.L.R.). J’avais également eu affaire aux dirigeants du club de Romans, mais lorsque l’opportunité Grenoble s’est présentée j’ai rapidement accepté. Le FCG est un club important en France, avec un énorme potentiel joueurs, un public passionné. C’est une vraie ville de rugby et je connais bien le contexte local.
C’est-à-dire ?
Étant Berjallien ce n’est pas comme si je partais à l’aventure à 600 km (rires). Je connais parfaitement l’histoire de ce club, ses résultats, ses années de galère, ses moments de bonheur. Puis j’ai commencé à jouer contre le FCG à l’âge de 6 ans donc c’est sympa aujourd’hui de défendre ses couleurs (sourires).
Quel est l’objectif du FCG cette saison ?
Le président nous a expliqué qu’il allait se donner les moyens pour ramener le club en Top 14 dans les 2-3 prochaines saisons. C’est donc un objectif à moyen terme. À court terme ? Évidemment que le groupe aimerait faire l’ascenseur dès la première saison.
Et selon vous, le FCG est-il armé pour remonter immédiatement dans l’élite ?
Pour connaître les joueurs et la qualité du groupe, Grenoble sera l’une des équipes à gros potentiel. Mais il faudra se méfier car le Pro D2 est un championnat extrêmement relevé, qui n’a de cesse de se densifier et plusieurs équipes aspirent à rallier le Top 14. Il faudra donc être endurant et réussir, lorsque nous aurons enclenché une dynamique, à l’entretenir sur plus de trente matchs. Je pense que nous avons les moyens de remonter, mais on est loin d’être les seuls. Il faudra se méfier de Montauban, Perpignan, Biarritz, Colomiers, Aurillac, Mont-de-Marsan, et je peux encore en citer plusieurs. Le Pro D2 c’est la bagarre et le groupe devra être particulièrement humble.
Après cinq saisons en Top 14, le FCG entre donc dans un nouveau cycle…
Du moment où tu descends, où ton effectif est complètement remodelé (près de 30 départs pour plus de 15 arrivées, N.D.L.R.), où ton staff est nouveau, oui on peut parler de nouveau cycle ! Mais très honnêtement je pense que redescendre d’une division peut redonner un nouvel élan au club. Si nous arrivons à jouer le haut du tableau et nous battre pour la montée, ça recréera une dynamique positive. En ce qui concerne l’effectif, il ressemblera finalement assez peu à celui de la saison passée. On compte donc sur les anciens pour faire le lien et sur les nouveaux pour apporter un vent de fraîcheur. On part d’une page blanche et c’est désormais à nous d’écrire le renouveau du club !
Ce renouveau passera-t-il par la formation ?
Elle sera en tout cas au centre du projet. Nous souhaitons voir, dans les trois à six prochaines saisons, des jeunes formés au club intégrer le groupe pro. Le bassin de jeunes talents est important dans la région, il y a un gros travail de préformation et de formation à Grenoble, donc tous les éléments semblent réunis pour remplir cet objectif. Maintenant attention, on n’intégrera pas les jeunes uniquement pour leur faire plaisir. Ils devront répondre à nos attentes et apporter une plus-value. Une dizaine d’Espoirs va s’entraîner avec nous tout au long de la saison, à eux de saisir leur chance.
La saison passée on a vu une équipe de Grenoble qui, malgré des résultats décevants, n’hésitait pas à envoyer du jeu. À quoi ressemblera le FCG version 2017-2018 ?
Personnellement je ne suis pas du genre à attaquer un match en disant « les mecs c’est quartier libre vous faites ce que vous voulez ». Je préfère que les choses soient cadrées. Je n’empêche jamais un joueur de prendre des initiatives mais il ne faut pas faire n’importe quoi. À partir d’octobre-novembre, quand tu auras un temps pourri, il faudra savoir gérer les matchs et les contextes souvent hostiles. Il ne faut pas imaginer qu’en faisant du hourra rugby on mettra quarante points tous les week-ends. Avec le staff nous allons cadrer les choses, pour jouer au rugby, tenir le ballon, enchaîner les temps de jeu et se créer des espaces. On ne tombera pas dans le grand n’importe quoi, sous prétexte qu’on est en Pro D2.