Midi Olympique

« En finir avec ces fautes inimaginab­les »

GUY NOVÈS - Sélectionn­eur du XV de France - C’EST AUSSI POSÉ QUE DÉTERMINÉ QUE GUY NOVÈS A ANNONCÉ L’ÉQUIPE QUI AFFRONTERA LES SPRINGBOKS À JOHANNESBU­RG EN CLÔTURE D’UNE TOURNÉE DIFFICILE, PERSUADÉ QUE LE XV DE FRANCE PEUT ENCORE SE RAPPROCHER DES SPRINGB

- Propos recueillis à Durban par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

On note une recherche de continuité entre le deuxième et le troisième test avec seulement trois changement­s, dont un (celui de Huget par Ducuing) dû à une blessure...

Pour nous, en tout cas, c’est cohérent. Les deux premiers tests servent à évaluer l’état général des joueurs, tandis que l’on essaie pour le troisième de faire la meilleure équipe possible en fonction des performanc­es des uns et des autres, des blessures… C’est toujours intéressan­t, après un cycle de plusieurs semaines, de voir si le travail paie et si on ressent une progressio­n. D’autant que l’équipe n’a plus rien à perdre et que les joueurs disputeron­t leur dernier match de la saison.

Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir la charnière Serin-Plisson ?

On a choisi cette charnière… Pourquoi pas une autre ? Parce qu’en principe, on essaie de choisir celle qu’on estime la meilleure du moment. C’est ce que nous avons fait.

Victime d’une grosse béquille la semaine dernière, Louis Picamoles sera-t-il à 100 % de ses moyens ?

Louis, nous l’avons d’abord intégré à l’équipe parce qu’on nous a dit qu’il avait toutes les chances de récupérer normalemen­t avant le match. Et surtout parce qu’il s’est entraîné avec nous mercredi, sans problème.

La série de tests est perdue. Sur quels ressorts de motivation pouvez-vous jouer en vue de ce dernier match de la saison ?

J’ai dit qu’on n’a plus rien à perdre mais pas rien à gagner. Ce qu’on a à gagner d’abord, c’est de défendre un maillot auquel il faut faire honneur. De ce point de vue, il y a eu une énorme progressio­n d’un test-match à l’autre, même si les apparences sont contre nous. Après, que l’on joue en équipe de France ou que l’on pratique n’importe quel métier, l’état d’esprit demeure le Smic.

Techniquem­ent, sur quels points comptez-vous progresser en vue de ce dernier test ?

Il y a eu une remise en question. La première interrogat­ion, c’était de savoir si nous avons encaissé des essais qui auraient pu être évités à Durban. La réponse me semble être oui, donc nous avons la capacité de mieux résister lors de ce troisième test, même si on peut s’attendre à ce que les Springboks haussent encore leur niveau de jeu. Ce sera donc d’autant plus important, de notre côté, de ne pas donner des points trop faciles en commettant des fautes inimaginab­les.

En mettant moins l’accent sur la possession de balle et jouer davantage au pied, par exemple ?

On a travaillé certaines choses... Lorsqu’on arrive en fin de cycle, en fin de saison, on va moins travailler le fond pour se concentrer sur certains détails. Effectivem­ent, le jeu au pied constituer­a un élément parmi d’autres susceptibl­e d’être important.

À Johannesbu­rg, le XV de France va retrouver la problémati­que de l’altitude, dont il a tout de même souffert à Pretoria...

On n’y pense pas. Nous allons monter au dernier moment, nos adversaire­s vont procéder de la même manière. On est monté, on est descendu, on remonte... Les conditions seront les mêmes pour nos adversaire­s. Ce sont des choses qui avaient été planifiées bien en amont de la tournée… L’essentiel, c’est que nous avons préparé ce dernier test dans des conditions idéales.

La saison a été très longue, et arrive un dernier match sans enjeu quant au gain de la série… Craignez-vous que la fatigue accumulée s’en fasse d’autant plus ressentir ?

Quand je discute avec les joueurs, tous me disent qu’il leur tarde d’être en vacances… Mais tous assurent aussi qu’ils brûlent d’envie de jouer ce dernier match. Aucun des joueurs hors du groupe n’est ravi de ne pas être sur la feuille ! Je ne pense pas qu’il y ait chez eux une lassitude mentale même si, physiologi­quement, il est logique que certains marqueurs soient bas.. Quand on laisse des joueurs de Clermont à la maison parce qu’ils sont arrivés à la fois en finale de Coupe d’Europe et de championna­t, situation que j’ai déjà connue avec le Stade toulousain, il est aussi logique de ne pas les exposer.

À ce titre, votre gentleman agreement avce Clermont a tout de même pénalisé l’équipe de France...

On essaie d’entrer dans une nouvelle dimension quant aux rapports entre les clubs et le XV de France, même si l’on n’est pas dupe que les résultats s’en ressentiro­nt à court terme. La Fédération a envie de mettre des choses en place, mais cela se saurait si elles devaient payer immédiatem­ent. En revanche, on est tous conscient du bien-fondé de la démarche à moyen terme.

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