Midi Olympique

BARBELÉS, BLEUS !

CUEILLIS EN CONTRE LORS DES DEUX PREMIERS TESTS, LES BLEUS DEVRAIENT LOGIQUEMEN­T CHOISIR DE MOINS S’EXPOSER À L’ELLIS PARK. MAIS POUR CELA, IL LEUR FAUDRA PRÉSENTER UNE DÉFENSE AUTREMENT PLUS SOLIDE...

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Le problème, avec les chiffres ? C’est que l’on peut, évidemment, leur faire dire tout ce qu’on veut. N’empêche que certaines statistiqu­es sont assez éloquentes pour être dépourvues d’ambiguïté. À ce titre, les moyennes de 60 % d’occupation et de possession en faveur des Bleus lors des deux premiers tests attestent que si les Français ont globalemen­t essayé d’imposer leur rugby. De quoi logiquemen­t conclure que, faute de possession de balle, les Springboks se sont montrés d’une efficacité colossale en contre ! Pas vraiment étonnant, sachant que ces derniers ne font finalement que reproduire les schémas de leur éminence grosse Brendan Venter, l’homme qui mit la machine des Saracens sur les rails pour devenir la meilleure équipe d’Europe.

La solution, face à ce problème épineux ? Elle consistera­it, logiquemen­t, à refuser de prendre certaines initiative­s superflues pour économiser une énergie précieuse, et se contenter d’imposer de la pression aux SudAfricai­ns, afin de ne pas tomber une nouvelle fois dans leur piège. Le hic ? C’est que pour cela, les Bleus devront présenter à la fois un jeu au pied et une défense irréprocha­bles. Ce qui fut loin d’être le cas ces deux dernières semaines, ainsi que l’atteste cette autre statistiqu­e : 25 % de plaquages manqués en moyenne, une hérésie à ce niveau…

FONDS DE TOUCHE ET BORDURES DE RUCKS

Alors, faut-il voir dans ce chiffre le signe de la totale domination physique des SudAfricai­ns ? La traduction de la fatigue des Tricolores ? Peut-être, mais pas seulement. Car ce qui a marqué, à Pretoria puis à Durban, c’est le manque d’organisati­on des Bleus sur des phases très simples. À commencer par la défense des fonds de touche, point faible clairement visé par les Boks. « Lors du premier test, ils avaient marqué un essai en s’infiltrant dans cette zone (par Cronjé sur un fond de touche dévié par le capitaine Whiteley), et ont logiquemen­t continué à l’exploiter la semaine dernière, pointait l’entraîneur des avants, Yannick Bru. Pour cela, ils ont surtout usé de touches raccourcie­s en alternant les alignement­s à quatre et à cinq, avec le relayeur qui entrait dans l’alignement pour lifter. Leur but, c’était d’attaquer la zone de rupture à l’intérieur de l’ouvreur. Sur la première combinaiso­n, nous commettons l’erreur de placer nos deux troisième ligne à l’intérieur de l’ouvreur plutôt que de l’encadrer. » Une erreur qu’il ne faudra évidemment pas reproduire à l’Ellis Park, chat échaudé craignant l’eau froide…

Toutefois, au-delà des fonds de touche, c’est bien au niveau de la défense autour des rucks que les avants français devront hausser le ton. Coupables d’avoir négligé à plusieurs reprises de garder l’axe des rucks lors du premier test, les Bleus ont corrigé le tir à Durban, au détriment d’une zone un peu plus au large, où les avants Springboks ont trouvé des espaces par le biais d’un jeu à une passe. Exactement comme sur l’essai de Oosthuizen, où Bernard Le Roux se fit trop facilement fixer par la passe de Jean-Luc Du Preez… Un déficit d’organisati­on que les Bleus ont bien sûr cherché à travailler dans la semaine, autour de Gérald Bastide. Suffisant pour envisager d’accrocher davantage les Springboks en clôture de cette tournée ? Rien d’autre à faire que l’espérer…

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Photo Icon Sport Le double plaquage de Atonio et Le Roux sur Etzebeth, exemple d’acharnemen­t et de pression défensive qu’il ne faut absolument pas relâcher face aux Boks.

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