CES TOURNÉES, QUEL INTÉRÊT ?
DANS LE MARASME DES TOURNÉES D’ÉTÉ, CERTAINS TIRENT LEUR ÉPINGLE DU JEU. CES ÉVALUATIONS INDVIDUELLES SONT MÊME LE PRINCIPAL INTÉRÊT DE CES TOURNÉES, QUAND L’EFFECTIF MANQUE PRESQUE AUTANT QUE L’ÉTAT DE FORME.
Rarement victorieuses, souvent destructrices sur le plan de la confiance et qui plombent franchement le bilan d’un sélectionneur, ces tournées d’été semblent revêtir un intérêt unique : lancer de nouveaux joueurs et, pour ceux qui savent saisir leur chance, densifier le groupe des « prétendants ». C’était aussi l’avis de Guy Novès, avant même que ces hostilités de juin ne commencent. « Le contexte est particulier et soyons clairs : aucune tête ne tombera en ce mois de juin. Par contre, certains auront l’occasion de s’inscrire avec nous dans la durée ». Dans ce registre, Damian Penaud semble
tout indiqué. « Désormais, il comptera pour un dans notre esprit. On suivra son évolution de près à l’avenir et clairement, si on cherche des satisfactions à cette tournée, en voilà une toute trouvée
» poussait le sélectionneur dimanche dernier. Dans sa lignée, le retour aux affaires de Yacouba Camara tient aussi de la franche satisfaction. Après une année quasi-blanche pour cause de blessure, le futur Montpelliérain était entouré de mystères pour cette tournée en Afrique du sud. Les doutes sont clairement levés. Romain Taofifenua compte aussi parmi les gagnants. Le Toulonnais a déjà prouvé que son envergure physique pouvait être précieuse. Il a aussi pu mesurer le travail physique qu’il lui reste à effectuer pour tomber les derniers kilos superflus et pouvoir répondre au rythme international.
DANS LA LIGNÉE DE SERIN ET LAMERAT
Ces espoirs actuels, nés au milieu d’une tournée bancale, peuvent se nourrir d’exemples passés. Le plus éloquent ? 2007.Avant la Coupe du monde, les Bleus de Laporte s’étaient envolés vers la Nouvelle-Zélande pour une tournée franchement suicidaire. Résultat : plus de cent points encaissés en deux matchs. Mais quelques jeunes d’alors avaient découvert le niveau international pour s’installer franchement, et devenir des internationaux à 50 sélections. Ainsi, Fulgence Ouedraogo et Damien Chouly. En 2016 en Argentine, pour une tournée plus bancale encore que cette année, plusieurs joueurs s’étaient aussi offert un avenir chez les Bleus de Novès : Baptiste Serin, en premier lieu, qui avait rapidement prouvé son aisance dans les standards du rugby international. Mais aussi Clément Maynadier et Julien Ledevedec, aujourd’hui encore dans le groupe. Rémi Lamerat s’était également relancé à Tucuman. Comme quoi, dans le marasme, certains tirent leur épingle du jeu.