RIEKO QU’ES AQUO ?
Que se passe-t-il quand Eddie, un international samoan, épouse Sandra, une rugbywoman sélectionnée à 22 reprises chez les Black Ferns ? Ils donnent la vie à deux athlètes exceptionnels, Akira (21 ans) et Rieko (20 ans). Le premier, après avoir brillé à 7 et participé aux Jeux Olympiques de Rio, fait depuis deux saisons le bonheur des Blues, où il évolue au poste de flanker. Le second ? Il est probablement le plus doué des deux frères et, après avoir appris le métier sous les ordres du gourou du « Sevens » Gordon Tiejtens, s’apprête à célébrer ce weekend face la troisième sélection de sa carrière internationale. Alors que la NouvelleZélande attendait la titularisation du bus
(Julian Savea), le retour de l’insaisissable Nehe Milner-Skudder ou celui du génial Waiseke Naholo, Steve Hansen a pris tout le monde de court et décidé de faire confiance à Rieko Ioane pour constituer, avec Israel Dagg et Ben Smith, un triangle du fond assez glamour, il faut bien l’avouer. « Rieko n’a que 20 ans mais réalise actuellement de très bons matchs avec les Blues, concédait Hansen jeudi matin. Il existe peu de joueurs aussi rapides que lui en Super Rugby. Il est capable de contourner n’importe quel bloc défensif, ce qui est plutôt rare de nos jours ». La dernière fois que les Lions avaient visité la NouvelleZélande, Rieko Ioane n’avait que 8 ans et vivait bien évidemment chez ses parents. Il raconte : « Je n’ai pourtant rien oublié des performances incroyables de Dan Carter et du plaquage du coach (Tana Umaga) sur Brian O’Driscoll. Cette action avait mis les touristes à feu et à sang ! »
LE JARDIN DES DÉBUTS
Douze ans plus tard, le jeune ailier des Blues va vivre cette tournée de l’intérieur mais n’a toujours pas quitté la maison familiale, au sud d’Auckland. « J’ai tout ce dont je désire là-bas, plaisante-t-il. Ma mère se met en quatre pour nous rendre heureux, mon frère et moi. Mais elle sait aussi être impitoyable. J’ai parfois l’impression que mes parents pensent entraîner l’une des provinces de Super Rugby : à table, ils refont nos matchs pendant des heures… » Au moment d’entrer dans l’Eden Park, samedi soir, Rieko a promis de rembobiner le film de sa courte vie. « Je veux prendre conscience du chemin parcouru, conclut-il dans un sourire immense. Car je ne veux jamais perdre de vue d’où je viens et qui je suis. Avant d’être un All Black, j’étais le petit garçon qui défiait son grand frère dans le jardin familial. Akira était Tana Umaga, j’étais Greg Inglis (un treiziste australien, N.D.L.R.) »