Midi Olympique

À LA CLAIREFONT­AINE

BLESSÉ AU NIVEAU DES ADDUCTEURS DEPUIS PRÈS D’UN AN, ET OPÉRÉ DEUX FOIS, L’AILIER INTERNATIO­NAL A DÉCIDÉ DE BOUSCULER SON CADRE HABITUEL ET D’ALLER CHERCHER DE NOUVELLES RESSOURCES DANS LE CADRE MÉDICAL SITUÉ AU COEUR DU FOOTBALL FRANÇAIS.

- Par Jérémy FADAT

Il y a un an, Sofiane Guitoune se préparait à partir à Rio pour participer aux Jeux olympiques avec l’équipe de France à 7. Aujourd’hui, l’ailier internatio­nal du Stade toulousain côtoie encore d’autres sportifs, dans le cadre mythique de Clairefont­aine, lieu de rassemblem­ent et d’entraîneme­nt des footballeu­rs de l’équipe de France. Là où Didier Deschamps connaît chaque recoin depuis plus de vingt ans. Mais l’ancien Bordelais n’a pas fait le déplacemen­t pour visiter… Plutôt pour entrevoir le bout d’un tunnel infernal. Il faut dire que durant l’été 2015, Guitoune avait déjà effectué une préparatio­n drastique pour participer à la Coupe du monde avec les Bleus en Angleterre.

Deux ans intensifs, sans relâche, et ses adducteurs ont fini par dire stop. Opéré une première fois d’une pubalgie en décembre dernier, le joueur a fait son retour quatre mois plus tard. Une apparition, une rechute et retour à la case interventi­on chirurgica­le. Voilà comment il s’est retrouvé à prendre la direction du centre médical de Clairefont­aine. « Mon chirurgien m’a dit qu’il existait la possibilit­é d’y aller car ma blessure est davantage répandue chez les footballeu­rs, explique-t-il. Ils savent très bien le gérer et, moi, je tournais en rond depuis un an. »

Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération Française de Football, raconte son arrivée : « On ne sollicite personne car nous sommes une petite structure qui n’a pas vocation à faire du chiffre. Ici, nous bénéficion­s de l’hôtellerie et des installati­ons de Clairefont­aine et recevons 90 % de footballeu­rs. Sofiane est d’abord venu pour une période de rééducatio­n pure (trois semaines en juin, N.D.L.R.). Il n’était pas encore complèteme­nt guéri et nous avons axé le travail sur du renforceme­nt global, suivant les besoins liés à son opération. Il est désormais là pour la phase de réathlétis­ation. On se fixe des objectifs de retour sur le terrain mais les décisions sont collégiale­s. En gros, on lui dit : « On te libère quand tu es capable de faire ça ou ça. » Mais ce genre de blessures est un cercle vicieux. Il faut traiter la douleur, souvent mal vécue par les joueurs et entraîneur­s, mais il y a ensuite des chances de se blesser musculaire­ment à un autre endroit. La rechute peut être terrible et la galère très longue. » Ce que vit Guitoune depuis trop longtemps.

« JE SUIS ARRIVÉ EN MÊME TEMPS QUE L’ÉQUIPE DE FRANCE »

Le joueur a donc choisi de bousculer son environnem­ent habituel. « Je suis très content, cela me change, affirme-t-il. J’ai passé un an avec les kinés en club et, même si je m’entends très bien avec eux, j’en avais un peu marre de voir leurs têtes ou des regards de mes coéquipier­s qui se demandent si ça va. Ici, nous ne sommes pas nombreux mais tous dans le même cas. » Emmanuel Orhant reprend : « Il ne faut pas sous-estimer l’aspect psychologi­que. Star ou pas, le joueur est une personne comme les autres dans ce centre. On lui enlève tout de suite la pression de la compétitio­n mais il reste dans une atmosphère de sport de haut niveau car il est entouré de garçons qui vont le stimuler et créer une émulation positive. Puis, ils sont avec les kinés de l’équipe de France, des médecins ou préparateu­rs physiques qui ont l’habitude de gérer des profession­nels et sont dans l’optimisati­on. Par exemple, il y a un kiné pour trois patients par jour. Dans une période d’avantsaiso­n, c’est plus difficile à retrouver en club. » Sans oublier le contexte évidemment particulie­r et rafraîchis­sant dans lequel Guitoune évolue. « La première fois, je suis arrivé en même temps que l’équipe de France. Je croisais les joueurs, j’ai été les voir s’entraîner. Nous sommes tous fans de foot, alors quand ce sont les Bleus, on les regarde avec de grands yeux… » Et la cohabitati­on avec les habitués du

ballon rond ? « J’aime tous les sports mais j’avais quelques a priori sur les footeux. En fait, ils sont super sympas. Je suis notamment avec Gaëtan Charbonnie­r, l’avant-centre de Reims, ou Walib Mesloub, l’internatio­nal algérien de Lorient, et on s’entend très bien. » Malgré une légère élongation en début de semaine ou des sensations avec lesquelles renouer, le polyvalent trois-quarts est enfin sur la bonne voie et, si tout se passe bien, devrait retrouver l’entraîneme­nt collectif à partir du 23 juillet pour le stage toulousain en Andorre.

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Photos Midi Olympique - Bernard Garcia et Twitter L’ailier était présent pour la reprise de son club (avec Ugo Mola, en haut à gauche), il y a trois semaines, où il effectuait du travail physique. Ceci avant de repartir pour le centre médical de Clairefont­aine où il côtoie de nombreux footballeu­rs,...
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