Midi Olympique

L’APRÈS GILMAN

MAINTENUE GRÂCE À LA RÉFORME FÉDÉRALE, LA FORMATION ARRAGEOISE SERA DIRIGÉE LA SAISON PROCHAINE PAR UN NOUVEAU DUO D’ENTRAÎNEUR­S, ET UN NOUVEAU PRESIDENT.

- Par Frédéric SOURICE

C’est un peu comme Raymond Domenech. Lui, il a eu des gars qui ne voulaient pas sortir du bus. Moi, j’ai eu des gars qui ne voulaient pas monter dedans… » Alain Gilman, le désormais ex-président du RC Arras, a le sens de la formule. Il a démissionn­é à la fin du printemps après un différend avec des joueurs. À l’issue d’une saison passée en fond de classement en deuxième division fédérale, le club arrageois avait décidé que l’équipe à 7 n’irait pas aux championna­ts de France, à Albi. Des joueurs n’avaient pas goûté cette décision en forme de sanction et avaient refusé d’aller au championna­t territoria­l, à GrandeSynt­he. « Ils ont espéré que j’allais revenir sur cette décision, alors qu’elle était collégiale et venait du CA », dit Gilman, qui a décidé de siffler la fin de la partie sur cet épilogue d’un exercice particuliè­rement compliqué. Il a donc quitté la présidence, avec le sentiment d’avoir réussi sa mission première. Quand il est arrivé en 2015, il s’agissait d’abord d’écoper le frêle esquif et de ramer : « On a travaillé sur la restructur­ation fonctionne­lle et la recherche de l’équilibre financier. On a remboursé les dettes. On a mis de côté l’investisse­ment sur le sportif. On n’est pas richissime, aujourd’hui, mais le bilan est positif. Et il faut se préparer à ce que les subvention­s institutio­nnelles baissent encore… » Alain Gilman a mouillé la chemise pour remettre à flot le club, mais l’austérité économique a eu des répercussi­ons sur le terrain. Sportiveme­nt, ça a tangué. Sauvetage à l’ultime journée en 2016, et bouée de sauvetage cette année, avec la refonte des championna­ts fédéraux…

QUEL AVENIR ?

Le club de rugby artésien ne traverse pas une crise existentie­lle sans précédent dans son histoire. À la fin des années 90, l’ASPTT Arras, qui avait connu l’élite nationale, avait déjà connu une période difficile en descendant en troisième division fédérale. Il en était remonté, puis l’argent des cousins du foot (RC Lens), via l’implicatio­n de Gervais Martel, avait aidé le club à remonter en Première division fédérale. Il avait manqué l’ultime marche vers le Pro D2 contre le LOU. Et il était redescendu à nouveau… « C’est hyper compliqué de garder du rugby de bon niveau à Arras si on n’a pas d’argent, commente Gilman. On n’est pas Nevers ou Vannes. Et on n’a pas non plus un gros volume éco et d’entreprena­riat. » Sans mécène solide, sans tissu industriel fort, et sans vivier de joueurs comme il en existe dans d’autres régions de France, le RCA essaye de sauver sa place au meilleur des niveaux possibles, chaque année comme il le peut. Benoît Valingot, qui sait tout de ce club, a pris le relais d’Alain Gilman à la suite de sa démission. « Le RCA est toujours là. On se bat, on bosse, on ne baissera pas les bras, assure-til. On veut recréer une dynamique autour des deux nouveaux entraîneur­s (Jonathan Grenon et David Baville, N.D.L.R.). On veut miser sur la formation car on ne peut pas faire venir trop de joueurs de l’extérieur, hormis les profs de sport du Sud. » Pour les joueurs extérieurs, Arras a rappelé à l’intersaiso­n Vincent Berthelet, le 2e ligne, et fait venir deux internatio­naux belges. Dans cette nouvelle Fédérale 2 à 12 clubs par poule, avec des déplacemen­ts jusqu’en Bretagne, le RCA va passer « un gros défi ».

 ?? Photo DR ?? L’entraîneur Jonathan Grenon (à gauche), en compagnie des deux Belges, Dazzy Cornez et Anthony Scozzari (à droite).
Photo DR L’entraîneur Jonathan Grenon (à gauche), en compagnie des deux Belges, Dazzy Cornez et Anthony Scozzari (à droite).

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