Grenade, Arras, Caen, Arcachon, Bellegarde
AU PROGRAMME DE LEUR PRÉPARATION DE PRÉSAISON, LES BAYONNAIS SE SONT INITIÉS À LA BOXE POUR DÉCOUVRIR UNE DIMENSION PHYSIQUE ET MENTALE PAS TANT ÉLOIGNÉE DU BALLON OVALE.
Cette saison, le staff de l’Aviron bayonnais a décidé de proposer un programme varié pour diversifier au maximum la préparation de ses joueurs. Entre les séances classiques de rugby sur le terrain, les sorties en VTT ou la musculation en salle, les Ciel et Blanc se sont rendus sur le ring. C’est dans la salle Azkar Full Contact, située au nord de la ville, que les Bayonnais ont laissé les crampons de côté pour enfiler les gants de boxe, dans le sillage de Grégory Arganèse qui fréquente l’établissement
depuis quatre ans. « Kadiri Laaroussi gère cette salle et c’est devenu un ami au fil des séances. J’avais parlé de cette activité au préparateur physique de l’Aviron parce que « ça fait le cardio ». Il est venu voir comment ça se passait et ça l’a intéressés », raconte
le talonneur de l’Aviron bayonnais. « Les séances se déroulent en trois thèmes. Le premier est un travail de renforcement musculaire, notamment les muscles profonds avec tout ce qui est gainage, pompes, bas du corps. Puis, il y a une seconde partie qui est très cardio et la troisième se déroule sous forme d’assauts : des un-contre-un, trois-contre-un avec des alternances de rythme et de durée », décrit Pierre Lassus, le préparateur physique de l’Aviron, qui collabore avec Kadiri Laaroussi pendant l’atelier.
PAS SI LOIN DU RUGBY
Si la boxe permet de rendre ces semaines d’intersaison plus ludiques, pour s’éloigner un peu du cadre du terrain, les concepts de ce sport restent proches de ceux nécessaires à la pratique du rugby. Au premier abord, le combat et l’affrontement sautent aux yeux, mais d’autres aspects comme l’avancée, ou la notion psychologique de se dépasser font également surface.
« À la boxe, si on est à 60 ou 70 %, on recule et on en prend plein la tête. C’est cette démarche d’essayer d’être vif sur les appuis et sur ce que va faire l’adversaire qui se rapproche du rugby. Les garçons doivent travailler sur le rapport « oeil/main » en analysant ce que va faire l’adversaire et en réagissant en fonction », souligne Lassus. Souvent déterminante pendant les matchs, la lucidité sur le terrain dans les moments compliqués
est également abordée dans ce sport de combat. « Kadiri nous annonce les enchaînements à effectuer et il faut écouter la consigne puis la retranscrire sur le tapis. Il faut arriver à enchaîner la prise d’information, puis les coups, le tout avec la fatigue qui s’accumule. Si des joueurs se trompent ou n’écoutent pas, tout le monde doit faire des pompes ou cinquante crochets sur le sac pour être toujours dans la fatigue et travailler cette lucidité. Ça nous fait bosser dans les conditions de match, prendre une information en étant fatigué et être à même de la traiter », analyse le talonneur bayonnais. Si la majeure différence entre les deux sports reste l’individualité de la boxe, elle permet toutefois aux rugbymen de travailler l’aspect mental dans les moments difficiles comme le détaille Arganèse : « Si tu lâches le moindre truc, à la boxe, c’est fini. Tu es tout seul donc tu t’aperçois que quand tu es cuit, si tu baisses les bras et que tu ne vas pas chercher dans ce côté mental, tu charges. Au rugby, si tu as un coup de moins bien, les quatorze autres sont là pour toi. Plus tu vas te rapprocher du haut du capital mental, mieux ce sera pour l’équipe. Et si on est tous dans cette optique-là, je pense qu’on lâchera moins. » La boxe, une activité mûrement réfléchie qui touche à sa fin tout comme le premier cycle de préparation. Trois semaines « très satisfaisantes » pour Pierre Lassus qui conclut :
« On avance, l’équipe n’a pas de retard sur la préparation et c’est le gros point positif. »