Midi Olympique

Cudmore change de vie

JAMIE CUDMORE - Entraîneur d’Oyonnax DEPUIS LUNDI, JAMIE CUDMORE EST PASSÉ DU VESTIAIRE DES JOUEURS AU BUREAU DES ENTRAINEUR­S. UN VIRAGE VOULU ET RÉFLÉCHI.

- Propos recueillis par Jean-Pierre DUNAND

Vous venez d’effectuer votre première reprise en tant qu’entraîneur. Vous ne vous êtes pas trompé de vestiaire ce matin ?

Non. Quand je suis arrivé à l’Oyomen Factory, je suis allé à la salle de musculatio­n retrouver les gars. Pour la première fois, ce n’était pas pour m’entraîner. Je continuera­i à faire du sport, mais en dehors de mon nouveau boulot.

Le 7 mai dernier, vous avez reçu le bouclier de Pro D2 en tant que capitaine de l’USO. Moins de deux mois plus tard vous faites partie du staff. Étiez-vous prêt à vivre un changement aussi rapide ?

J’étais prêt. C’est à la fois un vrai choix de ma part et un luxe de pouvoir le faire dans le club que j’avais rejoint pour faire avancer un projet. Quand je suis arrivé à Oyonnax, mon objectif était de contribuer au retour du club en Top 14. Ce but a été atteint dès la première année. Au fil de cette saison, je me suis rendu compte que j’avais de plus en plus de mal à récupérer. Il y avait aussi les problèmes au cou que j’avais connus en 2016 et qui m’avaient alors privé d’une partie de mes sensations. J’aurais peut-être pu continuer une saison, mais il m’aurait fallu le faire en limitant le nombre de matchs, en jouant une fois par mois. Cela ne me semblait pas légitime vis-à-vis du groupe et du club. Soit on fait les choses à fond, soit on ne les fait pas. Pour moi, le vrai choix était de décider de ne pas faire la saison de trop. J’aime le rugby, mais j’ai aussi envie de continuer à marcher, à partager des moments avec mes enfants. Il y a le rugby, il y a la vie et il faut savoir établir un juste rapport entre les deux.

Intégrer l’encadremen­t sportif d’un club faisait partie de vos projets ?

J’ai toujours eu cela en moi. J’en ai déjà eu une première approche avec les espoirs de Clermont, avec ceux d’Oyonnax ou encore avec l’équipe du Canada. Au Canada, je m’étais déjà investi auprès des jeunes pour développer le rugby dans les lycées. Dans mon esprit, il était important de redonner au rugby un peu de ce qu’il a pu m’apporter. Avec Oyonnax, j’ai la chance de pouvoir le faire en restant au Top niveau.

À partir d’aujourd’hui, vous faites partie de l’encadremen­t de ceux qui étaient vos équipiers il y a quelques semaines. Comment passe-t-on ce cap ?

Jusqu’au 30 juin, j’étais encore joueur. Mon contrat a été résilié, un autre a été mis en place, celui d’entraîneur. Pour le reste, je suis le même. J’étais exigeant en tant que joueur, je le resterai en tant qu’entraîneur. Le vrai changement concerne la relation avec le groupe, je sais que je vais devoir prendre un peu de recul. Mais je sais aussi que je vais pouvoir compter sur l’appui des joueurs d’expérience qui font partie du groupe. Au début, c’est un peu bizarre, le discours n’est plus le même. Sur le fond, il m’appartient de continuer le travail engagé la saison passée. Je ne suis plus du même côté de la barrière, mais je veux continuer à créer dans le groupe une attitude de guerriers qui ne lâcheront rien.

Quel genre d’entraîneur serez-vous ?

En débutant, je ne vais pas m’enfermer dans un moule. J’aime partager et je suis résolu à être à l’écoute pour prendre les idées qui nous permettron­t d’avancer. Je suis conscient de la chance que j’ai eue en vivant une belle carrière de joueur. Aujourd’hui, je sais que je dois repartir du bas de l’échelle. Il m’appartient d’être demandeur, d’être une éponge pour me construire dans mes nouvelles fonctions.

Quels sont vos objectifs ?

Aujourd’hui j’ai ouvert un nouveau chapitre de ma vie. Mes objectifs sont ceux du club d’Oyonnax, c’està-dire de tout faire pour qu’il s’installe en Top 14. Personnell­ement, mon ambition est aussi claire. Je veux comprendre, apprendre et grandir.

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