Midi Olympique

Tuisova (ailiers) Lamerat (centres)

LE PETIT TAUREAU DE TOULON TERMINE À LA PREMIÈRE PLACE COMME EN 2016. IL DOMINE UN CLASSEMENT OÙ LES JOUEURS DES ÎLES FIDJI SONT LARGEMENT REPRÉSENTÉ­S.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

À23 ans, il est désormais un cadre du Top 14. Le plus étonnant, c’est qu’il n’avait jamais été internatio­nal à quinze avant le mois de juin, ni pour les Fidji, ni pour la France où il a débarqué en 2013 à 19 ans dans une certaine discrétion, avant « d’exploser » à partir de la fin 2014. Mais cette anomalie a été réparée le 24 juin dernier quand Josua Tuisova a participé à la belle victoire de son pays face à l’Écosse, 27-22. Mais, sur son palmarès figurait déjà une médaille d’or olympique acquise à Rio l’an passé avec l’équipe nationale à sept. Son pays natal avait su trouver les mots qu’il fallait pour le retenir malgré l’amicale pression de la FFR qui l’aurait bien enrôlé sous le maillot bleu comme elle l’a fait avec son compatriot­e Vakatawa. Mais en club, Josua Tuisova attend encore des trophées puisqu’il ne compte que deux finales du Top 14 perdues avec Toulon, 2 016 et 2 017 et pas encore de finale européenne. Il est arrivé un poil trop tard pour faire partie des années les plus fastes sous l’autorité de Bernard Laporte. Josua Tuisova finit donc numéro un de notre classement des ailiers pour la deuxième année consécutiv­e même s’il a joué nettement moins cette saison. Il n’a eu que dix-sept matchs pour s’exprimer, contre vingt-neuf en 2015-2016 (douze essais contre quatre). Ce différenti­el est un symptôme du talent exceptionn­el de ce joueur devenu emblématiq­ue du Top 14, y compris pour ceux qui le critiquent. D’abord, Josua Tuisova a pris du repos après les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, puis il s’est fait mal à un genou lors de son premier entraîneme­nt début septembre. Mais surtout, il a souffert d’une sérieuse blessure à une cheville contractée en octobre. Elle l’a laissé sur la touche pendant trois mois après qu’il ait dû se résoudre à passer sur le billard. Puis, après un retour réussi en janvier, il a vécu une alerte au mois de mars qui a fait planer un mystère sur sa fin de saison.

SEPT FIDJIENS CITÉS

Mais ces périodes d’indisponib­ilité nous ont permis de prendre conscience de l’importance de Tuisova sur les performanc­es du RCT. On se souvient de sa prestation en Coupe d’Europe contre les Saracens malgré la défaite à Mayol, et celle face à Sale, début janvier quand il entra à la 58e pour marquer l’essai du bonus synonyme de qualificat­ion pour les quarts de finale. Puis le RCT put compter sur lui pour la dernière ligne droite avec quelques morceaux de bravoure comme le tampon offensif qu’il infligea en match de barrage au Castrais David Smith (son prédécesse­ur au RCT), impuissant au plaquage au point de se retrouver sur les fesses. En finale, c’est encore lui qui a marqué l’essai des Varois. Il consacre en quelque sorte la suprématie fidjienne sur ce poste qui a tellement évolué depuis vingt ans. Sur les seize ailiers que nous avons distingués, sept ont été formés aux Iles Fidji, ce petit archipel de moins d’un million d’habitants qui regorge de trois quarts de grande valeur, à tel point qu’il en « prêtent » à d’autres équipes nationales comme Vakatawa et Nakaitaci à la France..

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