Midi Olympique

« Je commence à tourner en rond »

LE TECHNICIEN A APPRIS, EN JUIN, QUE LE BOPB NE COMPTAIT PLUS SUR LUI, MALGRÉ UNE SAISON SPORTIVEME­NT RÉUSSIE.

- Propos recueillis par Vincent BISSONNET

Vous avez appris, le mois dernier, votre départ du BOPB alors que vous étiez sous contrat. Comment le vivez-vous, avec le recul ?

C’est un mélange de sentiments. Il reste encore la déception de l’éliminatio­n en demi-finales. Il y aussi beaucoup de frustratio­n. L’objectif sportif avait été atteint, la dynamique était intéressan­te mais voilà, je ne peux pas continuer l’aventure… Je retire aussi de la fierté quand je vois que nous avons ramené 8 000 spectateur­s à Aguilera quand il y en avait 3 500 il y a un an et demi à mon arrivée. Il y aussi tous ces jeunes que nous avons lancés et qui se sont affirmés au sein de l‘équipe.

L’annonce a tout de même été tardive et vous a mis dans une situation inconforta­ble…

Ça a été un peu brutal et soudain. Mais quand un nouveau manager est nommé, il préfère généraleme­nt arriver avec ses propres adjoints. Cela se comprend… Quand je me suis retrouvé sur le marché, les staffs étaient déjà constitués et il n’y avait plus d’opportunit­és.

N’êtes-vous pas blasé vis-à-vis du milieu et de ses pratiques ?

Non, je ne suis pas blasé. Ni amer d’ailleurs. Quand tu embrasses ce métier, tu ne sais pas trop où tu mets les pieds. Puis tu apprends à découvrir ses bons et ses mauvais côtés. Je les ai acceptés. Il faut faire avec. Ce qui est paradoxal, c’est que je ne finis pas du tout sur un échec. Cela peut paraître relativeme­nt positif mais c’est surtout frustrant.

Quels sont votre position et votre emploi du temps, actuelleme­nt ?

Je suis dans l’attente. Mais je fais le maximum pour rester dans le bain et me tenir au courant. Je regarde beaucoup de matchs, je me renseigne sur ce qui se fait à l’étranger et sur d’éventuels voyages initiatiqu­es, je prévois d’aller voir mes amis en poste… Je profite aussi de la famille, ce qui n’avait pas été trop possible les étés précédents. Mais toujours est-il que j’ai une horloge biologique à l’intérieur et elle me dit que l’heure de la reprise est arrivée. Du coup, je commence à tourner en rond.

Recherchez-vous un challenge précis ?

Non, je ne suis arrêté sur rien. Je suis avant tout un amoureux de rugby. Je suis porté par l’envie de transmettr­e, d’entraîner et de me remettre en question. C’est ce qui rend notre métier si passionnan­t. À Biarritz, j’ai pu évoluer. J’ai été amené à prendre davantage de hauteur en ayant à bâtir l’équipe. Cette expérience m’a vraiment plu et a été enrichissa­nte. Même si ce qui me fait toujours le plus battre le coeur reste d’être au plus près du terrain.

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