Quesada : «Si on peut le faire...»

Directeur sportif de Biarritz MARDI SOIR, AVANT LA PRÉSENTATION OFFICIELLE DES JOUEURS AUX SUPPORTERS, LE NOUVEAU DIRECTEUR SPORTIF S’EST EXPRIMÉ SUR LES AMBITIONS DU CLUB CETTE SAISON.

Quelles sont vos premières impressions à Biarritz ?

Elles sont très bonnes. Ça va faire dix-huit ans que je suis en France, donc je connais bien ce club. J’ai une très bonne impression du groupe. Il y a une belle bande, un bel état d’esprit avec des mecs qui ont une belle humilité et une envie de progresser. Ils ont des objectifs ambitieux, sans se prendre pour d’autres. Le staff possède pas mal de compétences donc, franchement, pour le quotidien, c’est tout ce que l’on peut demander.

Quel regard avez-vous sur les trois ans qu’a vécu le BO en Pro D2 ?

Étant donné que depuis dix ans j’ai entraîné en équipe de France ou en Top 14, je ne suivais pas trop le BO jusqu’à la saison dernière. Les résultats de l’année passée montrent qu’il y a eu un très bon boulot de fait, surtout au niveau de la structure du club. Quand Biarritz est descendu, tout le monde était très inquiet quant à son avenir. Je pense qu’il y a eu un très gros travail réalisé au niveau des dirigeants pour stabiliser le club et repartir sur un nouveau projet. L’année dernière, les premiers fruits ont commencé à apparaître avec un groupe qui a su se créer une âme. Ensuite, les bons résultats ont amené le club en demi-finale. L’idée est de continuer dans cette progression du projet de club, en rajoutant un nouveau projet d’équipe et de jeu.

Quelle est l’ambition qui a été fixée pour cette année ?

C’est une première saison. Il faut essayer de ne pas trop s’enflammer en gardant un minimum d’ambitions. Forcément, même s’il y a de grandes équipes comme Bayonne ou Grenoble qui ont rejoint le Pro D2, l’idée est de disputer à nouveau des phases finales, et essayer d’aller au moins un peu plus loin. Il faut garder des ambitions logiques tout en étant lucide. Il faut prendre cette saison comme une nouvelle année de travail, avec un nouveau système, un nouveau staff en essayant d’avoir les meilleurs résultats possible.

Croyez-vous au Top 14 pour Biarritz ?

On a un effectif assez complet. Même s’il n’y a pas d’énormes stars, il y a un très bel effectif. Comme je l’ai dit aux joueurs, on ne se ment pas, le groupe travaille très dur, parce qu’on sait que si on optimise nos moyens, on peut vraiment être dans la bagarre. La montée sera forcément un objectif derrière nos têtes. Si on peut le faire cette année, ce serait top. Mais ce serait un gros manque de respect, quand on voit la qualité de certains effectifs, de le crier haut et fort. Nous sommes le Biarritz olympique, on se doit d’être ambitieux.

Le recrutement a toutefois été ambitieux. Peut-il permettre au BO de franchir un cap ?

Biarritz disposait d’un très bon demi d’ouverture, comme Yohann Le Bourhis, qui a signé dans un club de Top 14. Pierre Bernard quitte une formation de Top 14 pour rejoindre le BO. Ça montre qu’il y a des ambitions au club et que Pierre a envie d’avoir un challenge, de se montrer et de repartir sur un nouveau projet. Il n’y a pas eu énormément d’arrivées mais un recrutement intelligent. Un droitier est parti et un très bon droitier est arrivé. Même si le recrutement n’a pas fait beaucoup de bruit, on a un bel effectif équilibré. C’est à nous, au staff, de l’optimiser pour être très bons dans les bases et avoir un projet de jeu qui permette au club de gagner les matchs et de se mettre dans la bagarre.

Vous n’aviez pas hésité à lancer des jeunes l’an dernier à Paris. C’est quelque chose qui vous tient à coeur ?

Je suis naturellement attiré par les clubs avec cet ADN. Pendant les quatre années que j’ai vécues au Stade français, chaque saison, il y avait des jeunes qui arrivaient dans le groupe professionnel et très vite, on les mettait dans le bain. À Paris, j’avais vraiment du choix et je n’avais pas hésité à lui faire confiance. Ici, il y a beaucoup de jeunes, et il n’y a pas dix mille choix, donc c’est sûr qu’ils vont avoir beaucoup de temps et ce sera avec grand plaisir.

Vous allez découvrir un nouveau derby…

Bien sûr. On me parle de ça depuis un moment. J’ai vécu assez de temps en France pour savoir que ce n’est pas un match comme les autres. J’aurai l’énorme privilège de le vivre de l’intérieur parce que ça va être une belle expérience. Mais pour l’instant, on va se concentrer sur nos matchs amicaux et Mont-deMarsan, après on verra pour la suite.