Midi Olympique

« L’avenir se construit avec le passé »

- Propos recueillis par A. B. GREG COOPER - Manager du Stade français

L’an passé, à la même époque, imaginiez-vous devenir manager du Stade français ?

Non, pas vraiment (rires). J’ai débarqué à Paris car Gonzalo et moi avons un ami en commun (Joe Schmidt, sélectionn­eur de l’Irlande, N.D.L.R). C’est lui qui a suggéré à Gonzalo Quesada de prendre contact avec moi quand il cherchait quelqu’un. Et puis, il y a eu cette décision de Gonzalo de ne pas continuer. Dans la foulée, Thomas Savare s’est tourné vers moi, on a échangé, confronté nos idées. Et j’ai accepté le challenge. Mais si on m’avait dit il y a quelques années que je serais un jour le manager du Stade français, je ne l’aurais pas cru.

Vous avez accepté ce poste de manager à un moment charnière de la vie du Stade français, avec beaucoup de changement­s intervenus. Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

Le plus important est d’être capable d’utiliser le temps disponible et d’en faire bon usage. Quand Thomas Savare m’a proposé le poste de manager pour succéder à Gonzalo Quesada, je pensais que j’aurais du temps pour préparer la saison à venir. Mais il y a eu l’épisode de la fusion. Et le temps s’est raccourci.

C’est ce qui rend peut-être ma tâche le plus difficile aujourd’hui. Je suis parti en vacances en Nouvelle-Zélande durant quatre semaines mais il n’y a pas eu un jour sans que je sois en contact avec Robert Mohr ou Pascal Papé avec qui nous avons travaillé sur le recrutemen­t. Nous avons fait le maximum de choses dans le temps qui nous était imparti. Je suis convaincu que nous avons un groupe très équilibré, un groupe que nous allons chercher à faire progresser. Surtout, Le Docteur Wild et Robert Mohr m’ont offert l’opportunit­é de continuer mon travail, de renforcer notre staff, de travailler vraiment dans de bonnes conditions. Ils nous ont donné les moyens nécessaire­s pour réussir.

Est-ce difficile de passer derrière Gonzalo Quesada ?

Bonne question (rires). Gonzalo est un mec super. Une des personnes les plus délicieuse­s qui m’ait été donnée de rencontrer. Il a une grande sensibilit­é, sait écouter les autres. Mais je ne suis pas Gonzalo et je ne vais pas essayer de l’imiter. Je veux juste être moi-même, être honnête avec les joueurs. Maintenant, la succession ne sera pas simple car Gonzalo a été performant. En quatre ans passés ici, il a remporté deux titres.

Redoutez-vous d’avoir à vivre une saison de transition ? Une saison difficile ?

On doit être préparé à cette éventualit­é. Mais je m’inquiète uniquement des paramètres maîtrisabl­es. Aujourd’hui, ma mission est de rendre l’équipe performant­e. Nous avons de jeunes joueurs, un nouveau staff mais aussi des éléments d’expérience qui connaissen­t bien le Top 14. On sait que notre challenge n’est pas simple. Dans cette perspectiv­e, notre premier match contre Lyon, qui aurait très bien pu être dans le Top 6 l’an dernier, sera très important. Il donnera sûrement le tempo de notre saison. On se préoccupe donc essentiell­ement de ce premier match et de la mise en place de notre projet.

Le Docteur Wild vous a-t-il fixé des objectifs précis ?

La seule pression que je m’inflige, c’est la mienne. Mais j’ai quand même un sentiment d’obligation de résultat. Le Stade français m’a offert une opportunit­é, je dois être à la hauteur de cette confiance qui m’est accordée. Le Docteur Wild a beaucoup d’ambitions et de nombreuses attentes. Moi aussi. Notre chance, c’est que nos philosophi­es ont de nombreux points communs.

Que pensez-vous pouvoir apporter au Stade français ?

Je veux seulement apporter mon expérience, mon sens de l’organisati­on, améliorer les structures, mais certaineme­nt pas changer l’état d’esprit du club. Paris n’est pas Auckland. La France n’est pas la Nouvelle-Zélande. Le Stade français s’est construit à travers le temps, ce club a une histoire. En peu de temps, je me suis très attaché à ce club. Je suis extrêmemen­t fier d’occuper ce poste de manager d’un club avec une telle histoire. On apprend beaucoup de notre passé. Pour moi, l’avenir se construit grâce à notre histoire. Pour savoir où nous voulons aller, nous devons comprendre d’où l’on vient. Je ne veux rien changer, je souhaite juste que le club grandisse encore.

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