UN ÉQUILIBRE À TROUVER

DEPUIS TROIS SEMAINES, LE NOUVEAU MANAGER DU STADE FRANÇAIS PREND SES MARQUES, POSE DOUCEMENT SA GRIFFE. MAIS, AVEC SON STAFF, IL COMPTE BIEN RÉUSSIR À IMPRIMER LE CHANGEMENT.

C’est peut-être sa plus grande frustration. Greg Cooper ne s’exprime pas encore en français lorsqu’il s’adresse aux joueurs. « Je le comprends très bien mais je perds trop de temps à chercher mes mots », dit-il très honnêtement. Et du temps, Cooper n’en a pas eu beaucoup depuis l’épisode de la fusion avortée. Il lui a fallu travailler dans l’urgence. Mais sa vision n’a pas varié d’un iota. Sa chance est d’être tombé sur un repreneur sur la même longueur d’onde. La philosophie du docteur Wild et de son bras droit Robert Mohr est sensiblement identique à celle que Cooper s’apprêtait à développer avant que Thomas Savare décide de passer la main. « On a un staff capable de faire grandir le potentiel de nos jeunes joueurs, dit encore l’ancien All Black. On veut donner envie aux jeunes de la région de venir jouer au Stade français. »

IL NOMME BONFILS VICE-CAPITAINE

Dans cette perspective, il a d’ailleurs nommé Rémi Bonfils, vice-capitaine. Il l’a annoncé à l’ensemble du groupe vendredi dernier en fin de séance. « Sergio est notre capitaine, il est un joueur de classe mondiale, justifie-t-il. Mais Rémi est un vrai Parisien, très respecté dans le groupe, et qui a la culture du club dans la peau. Pour moi, c’est un paramètre important. Cela colle à la philosophie, à l’identité que l’on souhaite développer au Stade français. On a besoin d’un joueur qui parle aux Parisiens. »

Lui s’adresse peu aux joueurs. Il laisse pour l’instant ses adjoints oeuvrer. « J’essaie de trouver un bon équilibre, dit-il. L’échange est important, j’essaie de créer une forme de proximité. Je dois accompagner les joueurs, les encourager et être un soutien. Je veux qu’ils sentent qu’ils peuvent venir dans mon bureau quand ils en ont besoin. La porte est toujours ouverte. Pour comprendre les joueurs, il doit y avoir de l’échange, du dialogue. Un joueur qui se sent bien est un joueur performant. »

Par le passé, il a été reproché à Quesada un manque d’autorité. A l’évocation du sujet, Cooper sourit. « Au début de ma première saison, je me suis parfois agacé après des joueurs pour diverses raisons, raconte-t-il. Mais je ne veux pas passer mon temps à ça. Surtout, au bout d’un moment, ça n’a plus d’impact. » Et de conclure avec un air faussement méchant : « Mais soyez rassuré, je sais me mettre en colère quand c’est nécessaire. »