Midi Olympique

DIPLÔMÉ PRÉPA SUP RUGBY

PASSÉ DU STATUT DE JOUEUR PROFESSION­NEL À CELUI DE PRÉPARATEU­R PHYSIQUE, L’ANCIEN DEMI DE MÊLÉE INTERNATIO­NAL EST UN CAS À PART DANS LE RUGBY PRO QUI CONNAÎT PARFAITEME­NT SON SUJET.

- Par Jean-Yves SAINT-CÉRAN

C’est certaineme­nt le seul internatio­nal de rugby à exercer le métier de préparateu­r physique. Ludovic Loustau, depuis ses débuts profession­nels à Dax, n’a jamais quitté les terrains de rugby. L’ancien demi de mêlée internatio­nal, champion de France 1998 avec le Stade français, finaliste avec l’Usap de la Coupe D’Europe 2003, se souvient des années « le bonheur est dans le pré » : « J’ai joué 18 ans à Nay. Après je suis parti pour les études parce que j’étais en Staps et c’est là où je suis allé jouer à Dax. J’y suis resté cinq ans et puis je suis parti au Stade français. À l’époque, il fallait faire l’armée et monter au Bataillon de Joinville. Je n’avais pas envie de faire 36 000 allers-retours. » Ludo y remporte un titre de champion de France en 98 avec l’équipe de Laporte, celle de Max Guazzini : « Maintenant qu’on en parle, cela fait loin tout ça ! C’était une autre époque, l’insoucianc­e, la compétitio­n. » Ce sont ces blessures qui l’ont fait basculer vers ce métier qui à son époque n’existait pas : « C’est à Lyon que je m’étais penché sur ce travail. Malheureus­ement, j’ai eu pas mal de blessures dans ma carrière et c’est vrai qu’à chaque fois, je me retrouvais seul, sans aide, sans programme spécifique. On était moins encadré que maintenant. Sur la fin, je me suis dit : que si cela pouvait exister un truc comme ça, j’aimerais bien le faire : aider les mecs à revenir de blessures, à les préparer physiqueme­nt. J’ai eu l’opportunit­é de rencontrer des personnes sur Lyon, qui m’ont ouvert les portes : François Gabriel, un kiné à Lyon et Bertrand Sonnery Cottet, un médecin bien connu. Je jouais tout en faisant de la réathlétis­ation dans leur centre. Et en même temps, je me formais avec eux. Après, j’ai passé un diplôme européen et j’ai enquillé à Lyon. J’ai fait une année où je jouais et j’étais stagiaire avec le responsabl­e de la préparatio­n physique. Puis une année pleine en tant que préparateu­r physique et enfin, je suis arrivé ici à l’UBB. Le président m’a appelé et cela s’est fait en trois jours. » Ludovic Loustau demeure un exemplaire unique : un internatio­nal qui fait de la préparatio­n et connaît parfaiteme­nt les besoins des joueurs : « C’est important d’avoir des gars issus de la discipline. On couvre beaucoup de domaines dans le rugby. Il faut que les mecs soient forts, rapides, endurants, qu’ils ne soient pas blessés. On travaille sur la prévention, le rééquilibr­age. Donc, un peu toutes les filières. Le plus dur est de ne pas dénaturer les qualités de l’individu. Il faut le renforcer à bon escient et le rendre plus performant sur le niveau énergétiqu­e. »

LE PARI JEUNES DE BORDEAUX

Aujourd’hui, à l’UBB, après un mois de reprise, ça bosse dur dans la salle de musculatio­n du stade André-Moga et Ludo comme le staff doit faire avec les arrivées décalées des joueurs : « C’est simple, on a commencé avec quinze sur les terrains, cinq joueurs en réathlétis­ation. Le 19 juin. Là on arrive à avoir un effectif depuis le 17 juillet, plus conséquent puisque toutes les recrues et les internatio­naux moins de 20 ans sont là. Aujourd’hui, il manque les internatio­naux et les Barbarians, huit joueurs. »

Et l’arrivée de nouveaux coachs amène aussi des modificati­ons dans la préparatio­n : « Il faut apprendre à travailler les uns avec les autres parce que c’est nouveau. Cela permet d’appréhende­r d’autres problémati­ques et d’autres envies. Il faut vite s’adapter et réagir par rapport à ce que l’on faisait par le passé. De plus, on a Frédéric Marcerou qui nous a rejoints cette année pour la musculatio­n. » Ludo voit arriver une nouvelle génération à l’UBB. Le pari jeunes qu’a effectué Laurent Marti le ravit : « Oui, mais il va leur falloir le temps pour éclore car c’est l’expérience qui te fait progresser. Le président n’est pas dupe. Il est toujours visionnair­e, toujours dans l’anticipati­on. S’il vient dans cette branche-là, c’est que l’on ne peut pas lutter contre des clubs qui peuvent acheter n’importe quel joueur avec je ne sais combien de caps internatio­nales. À nous aussi de trouver notre propre fonctionne­ment et chez les jeunes, c’est toujours un pari. Ce sont des gamins très talentueux que l’on doit accompagne­r. Mais il ne va pas falloir attendre des résultats de suite. Il faut qu’ils prennent de l’expérience, qu’ils se fassent au rythme, qu’ils s’aguerrisse­nt. »

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