À COUPER LE SOUFFLE
L’ÉCART AU CLASSEMENT QUI SÉPARE LES DEUX FRANCHISES NÉO-ZÉLANDAISES, RESPECTIVEMENT PREMIÈRE ET QUATRIÈME DE LEUR POULE , EST TROMPEUR, COMME LE PROUVENT LEURS PRÉCÉDENTES OPPOSITIONS. D’AUTANT QUE LES CRUSADERS ONT PAYÉ UN LOURD TRIBUT AUX BLACKS, CES D
À chaque fois qu’ils ont croisé le fer, les Crusaders de Richie Mo’unga et les Highlanders de Aaron Smith se sont livrés des batailles mémorbales. Cette fois, elle décidera de la formation qui accèdera à une demi-finale de Super Rugby.
Soyons clairs : ce choc opposant les deux franchises de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande est l’affiche la plus explosive de ces quarts de finale. Pourquoi ? Parce qu’à la différence des autres oppositions qui se sont souvent soldées par de larges écarts, celles opposant les Crusaders aux Highlanders ont toujours été indécises jusque dans leurs dernières minutes. Le problème, c’est qu’elles ont toujours tourné en faveur des Crusaders. Dès la deuxième journée du Super Rugby, les joueurs de Christchurch s’imposaient de trois petits points grâce à un essai de Seta Tamanivalu marqué à la 76e.
Trois mois plus tard, et alors que les coéquipiers de Sam Whitelock enchaînaient une impressionnante série de douze victoires consécutives, les Highlanders ont débarqué à Christchurch avec la ferme intention de gâcher la fête. Et vous savez quoi ? Ils ont bien failli y arriver. Alors que l’on venait de dépasser les quatre-vingts minutes réglementaires, le jeune et inconnu Mitchell Hunt, ouvreur remplaçant de Richie Mo’unga dégaina un drop magistral de 43 mètres en face des poteaux pour crucifier ses adversaires. De quoi laisser de la frustration, à en croire Aaron Smith, le demi de mêlée génial des Highlanders : « On ne peut pas gagner un match pendant seulement 70 minutes… Sur ces deux rencontres, nous avons réalisé une fin de match moyenne, alors que nous avions pourtant tout fait pour les faire plier. On connaît les Crusaders : ils n’abandonnent jamais et on ne peut pas se permettre de relâcher la pression contre eux. » Facile à dire.
LE FACTEUR FATIGUE
À le voir s’exprimer avec autant d’énergie, le demi de mêlée des Highlanders ne donnait pas l’impression de fatigue. Et pourtant… il a reconnu que la semaine de repos que son staff lui accorda après la série de trois tests contre les Lions britanniques (pour lesquels il fut systématiquement titularisé) fut salvatrice : « Heureusement que j’ai pu couper quelques jours sinon je pense que mon moteur aurait surchauffé. » Aaron Smith est le seul joueur de son effectif dans ce cas. Côté Crusaders, on trouve pas moins de cinq cadres dans ce cas : les piliers Joe Moody et Owen Franks, le talonneur Codie Taylor, le deuxième ligne Sam Whitelock, le capitaine Kieran Read et l’ailier Israel Dagg. Pire, ces derniers ont eu droit à un petit supplément en affrontant les Lions avec leur franchise, lors du match en semaine. Un enchaînement de matchs à très haute intensité qui pose logiquement la question de la fraîcheur physique, d’autant qu’elle concerne la moitié du pack des Crusaders, soit le principal atout de la franchise de Christchurch : « Quand on regarde leur pack et la qualité des joueurs qui le compose, ça laisse rêveur. Ils sont tellement armés… », souffle Aaron Smith. Le demi de mêlée All black n’a pas tort. Cette saison, la mêlée des Crusaders a tout concassé sur son passage. En outre, Sam Whitelock et consorts ont terminé la saison régulière avec le titre honorifique de meilleur alignement du Super Rugby, avec un impressionnant score de 92,4 % de réussite.