Midi Olympique

« Hâte d’y être ! »

- C. T. Propos recueillis par Rémy DOUTRE À l’ombre de taulières comme Gaëlle Mignot ou Lise Arricastre évoluent Caroline Thomas et Annaëlle Deshayes. À la veille de leur premier Mondial, zoom avant sur les deux jeunes première ligne (Caen et Romagnat), qu

Photos M. O. - B. G.

Cette Coupe du monde sera votre première : pas trop de pression ?

Honnêtemen­t non, j’ai même plutôt hâte d’y être ! Avec toute la préparatio­n effectuée, que ce soit au niveau de la préparatio­n physique ou des entraîneme­nts, on est plus que prêtes pour affronter le Japon le 9 août. À titre personnel, même si je n’ai pas fait l’opposition de lundi parce que je reviens de blessure, je ne pense pas avoir beaucoup perdu. Je n’ai jamais été aussi physiqueme­nt en forme ; on sent toutes que le travail commence à payer.

N’ayant intégré l’équipe de France qu’en novembre, je suis forcément très excitée à l’idée de disputer la Coupe du monde. Avoir joué les 6 Nations puis enchaîner par la Coupe, pour moi c’est on ne peut plus positif. C’est la récompense d’une saison de travail. Donc non, pour ma part, c’est l’excitation qui domine plutôt que le stress.

On a la sensation que le groupe vit plutôt bien…

C’est clair que le groupe vit bien. Entre nous, la concurrenc­e est très saine. L’influence des anciennes est très importante ; elles nous cadrent, nous guident, sur le terrain ou en dehors. On est très vite très bien intégré : c’est une grande famille.

Ah oui, c’est rien de le dire ! On est vraiment soudé, la concurrenc­e est très positive, elle se ressent très peu. On s’entraide plus qu’on ne se tire dans les pattes. On est toutes là pour le même objectif, alors on y va toutes ensemble dans la joie et la bonne humeur (sourires).

En parlant d’objectif, quel est celui de l’équipe de France pour le Mondial ?

L’objectif est clair : aller au bout. En 2014, l’équipe de France avait fini troisième, on n’a donc pas le droit de faire moins. De plus, j’ai le sentiment qu’on est vraiment toutes prêtes pour ça, même si en face les équipes le sont aussi. Quand bien même, je pense qu’on a vraiment tous les atouts pour triompher de cette compétitio­n.

On n’a pas le choix, il faut gagner. Ne serait-ce que pour se qualifier, au vu des poules, finir meilleur second n’est pas envisageab­le. Il va falloir ne passer à côté d’aucun match pour espérer gagner.

Justement, par quoi va passer cette première place ?

Tout simplement, remettre en place ce qu’on voit aux entraîneme­nts, jouer notre rugby, sans se relâcher ni se mettre la pression. Comme disent les entraîneur­s, il faut faire simple, vite et fort.

Il reste quelques détails à régler mais globalemen­t, dans la circulatio­n sur le terrain, la mise en place, on est bien. Je pense que c’est pareil pour les autres équipes ; à nous de faire la différence, et ça commencera par le combat et l’envie.

Comment abordez-vous le premier match face aux Japonaises ?

Honnêtemen­t, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. On ne les a jamais vraiment vues jouer, et les quelques matchs amicaux qu’elles ont disputés, elles les ont largement remportés. Partant de là, c’est difficile de se faire une idée de leur niveau réel, et de s’y préparer. Quoi qu’il en soit, cette rencontre reste un premier match de Coupe du monde. On l’appréhende comme tel, on sait que ce sont souvent des matchs pièges. Il faudra éviter de les prendre de haut, et entrer sur le pré avec la même intention qu’on pourrait avoir face à une équipe qu’on connaît mieux.

Je pense que ça peut être plus dur que ce que l’on pourrait croire. Même si on ne les connaît pas trop, lors de leurs matchs amicaux, elles ont montré qu’elles étaient capables de jouer. Il faudra s’en méfier.

Vous enchaînere­z avec l’Australie, qui fait un peu figure d’épouvantai­l…

Oui c’est clair, surtout qu’elles font redescendr­e des filles du 7, qui sont championne­s Olympiques et qui vont apporter leur vitesse. Après l’Australie, on enchaîne avec l’Irlande, le pays hôte, donc l’équation est simple : c’est soit elles, soit nous.

L’Australie est certes un gros morceau, mais c’est toujours pareil, en étant sérieux dans le combat et avec de l’envie, rien n’est impossible. Je ne suis pas du genre à trop me poser de question ; quand une équipe se présente, quelle qu’elle soit, il faut la battre.

Pensez-vous qu’avoir des filles du 7 peut faire la différence sur ces matchs ?

À part sur la vitesse, je ne pense pas qu’une septiste pèse plus sur le terrain. Il faut considérer qu’elles se sont entraînées avec des quinzistes, ont pris leurs repères avec des quinzistes et sont désormais complèteme­nt des joueuses de XV. Les différence­s entre les joueuses ne seront pas flagrantes.

Vous héritez d’un format de compétitio­n très intense, avec un match tous les quatre jours…

Enchaîner les matchs sera éprouvant mais ça le sera pour toutes les équipes. L’enjeu sera de vite récupérer, ou de mieux récupérer que les autres pour enchaîner les performanc­es.

C’est vrai que tout va s’enchaîner rapidement. On se prépare depuis huit mois pour une compétitio­n qui ne dure que trois semaines ! Depuis janvier, tout est passé à la vitesse grand V, j’ose à peine imaginer comment cela sera pendant la Coupe. On ne verra pas le temps passer ; il s’agira donc d’en profiter à fond et de donner le meilleur de nous-mêmes, parce que le 27 août, quel que soit le résultat, ce sera terminé.

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