Midi Olympique

« Si papa et maman ne sont pas d’accord… »

AU LENDEMAIN DE L’ÉCHEC DE LA TOURNÉE EN AFRIQUE DU SUD, NOVÈS POURRA PROFITER D’UNE PÉRIODE DE DÉVELOPPEM­ENT PHYSIQUE INÉDITE POUR LES JOUEURS INTERNATIO­NAUX. IL EN PRÉSENTAIT L’ORGANISATI­ON, MARDI AUX STAFFS DU TOP 14.

- Propos recueillis par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

Des inquiétude­s avaient pointé du côté des clubs, concernant la préparatio­n physique qui se profile pour les internatio­naux. Comment s’est déroulée la réunion ?

Des moments chauds, il n’y en a pas eu. C’est une réunion qui s’est déroulée dans un grand respect. Autour de la table, il y avait quand même Jacques Brunel que je connais de longue date, Vern Cotter qui est mon ami… D’autres qui ont été très constructi­fs. Pour faire clair, il n’y avait pas de coquins autour de la table. Seulement des gens d’une grande correction, animés d’une réelle volonté d’avancer. Qu’ils aient eu des interrogat­ions, c’est évident. Ils ont leurs impératifs propres, ils sont aussi en réflexion sur la problémati­que plus générale du rugby français. L’intérêt, c’était de partager avec eux notre travail. Qu’ils soient des intervenan­ts concernés de ce qui se met en place, pas seulement des spectateur­s. Ce qui m’a semblé évident, c’est l’implicatio­n des clubs.

Ce n’est pas ce qui avait été évoqué au départ…

Tout le monde a bien compris que le joueur avait besoin d’une direction commune, unique à tous. C’est comme un enfant, qui a besoin d’entendre un même discours venant du papa et de maman. Un discours constant, évident. Si le papa et la maman ne sont pas d’accord, ils en discutent à part. Le joueur doit, lui, comprendre que le travail qui lui est proposé est aussi assumé par les staffs des différents clubs. Ce n’est pas seulement imposé par le staff de l’équipe de France. Et ça va au-delà, de ces semaines de préparatio­n. Ça s’étend sur toute la saison.

On vous imagine satisfait, en amont des test-matchs de novembre après l’échec de la tournée en Afrique du Sud…

Je l’ai dit à tous : ça ne garantit en rien la réussite de la tournée de novembre. On n’a aucune certitude sur l’avenir et le résultat de ce travail. On sert de cobaye quant à cette nouvelle façon de travailler. Est-ce que ça aura une incidence directe sur les test-matchs de novembre ? Personne ne le sait. Même après coup, si tout se passe bien, ce serait difficile de l’attribuer à la seule préparatio­n physique. On le sait, traditionn­ellement nous sommes meilleurs en novembre parce qu’en pleine saison. C’était déjà le cas avant la mise en place de ces semaines de préparatio­n physique supplément­aire. Si le travail que nous entrepreno­ns nous permet de gagner 4, 5 ou 6 % de niveau de performanc­e, tant mieux. Mais ce ne sera pas révolution­naire. Faire reposer la tournée de novembre uniquement là-dessus, ce serait suicidaire. Je le répète : ce travail qu’on met en place, il faudra le répéter pour qu’il porte ses fruits. On nous a donné six semaines, il aurait été stupide de notre part de rester les bras croisés et de ne pas en profiter. On utilise ce temps pour bosser physiqueme­nt et améliorer le niveau moyen du joueur français aspirant à l’équipe de France.

Avez-vous conscience qu’avec cette préparatio­n placée en août, vous impactez directemen­t le début de saison de certains clubs ?

Chaque cas est différent, chaque club est différent. J’ai longtemps entraîné le Stade toulousain et la cible de notre préparatio­n d’été n’était pas le mois de septembre. Plutôt le mois d’octobre, avec l’arrivée de la Coupe d’Europe. D’autres clubs sont obligés d’être en forme dès le début, pour ne pas se griller. Chaque club a ses objectifs et ses besoins. Le seul club qui est très impacté, c’est Clermont qui a un grand nombre de joueurs dans la liste. Mais c’est aussi un club qui a déjà prouvé sa capacité à avoir deux équipes et de les interchang­er, sans grande différence de niveau. Globalemen­t, je ne crois pas que cette préparatio­n physique que nous construiso­ns soit si handicapan­te pour les clubs.

Vous parlez de Clermont : les nouvelles concernant les nombreux blessés sont bonnes. On vous imagine satisfait ?

J’ai des contacts très réguliers avec Franck Azéma. Je n’attends pas les officialis­ations. Ces joueurs, on s’en préoccupe et on suit l’évolution de leur blessure très régulièrem­ent.

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