FORGER UN GROUPE
VÉRITABLE PHÉNOMÈNE DANS LE MONDE DE L’ENTREPRISE, LE TEAM BUILDING A TOUJOURS EXISTÉ DANS LE RUGBY MAIS PREND AUJOURD’HUI DES FORMES TRÈS VARIÉES.
L’anglicisme est bien connu de ceux qui évoluent dans le monde de l’entreprise. Depuis une bonne quinzaine d’années, les managers n’ont plus que ce mot à la bouche : « Team building » ou « construction d’équipe ». Une obsession venue de la quête de la perpétuelle optimisation des moyens humains, et de cette éternelle question qui taraude n’importe quel capitaine d’entreprise : comment tirer la quintessence d’une multitude d’individus ? Réponse : la transformer en une équipe, solidaire et soudée. Le rugby n’a pas attendu les dernières innovations managériales pour identifier ce besoin : par essence, le jeu de rugby exige une solidarité sans faille entre les membres d’une même équipe si celle-ci se veut performante. Avant, les clubs se contentaient donc d’une virée aussi festive que sportive de quelques jours dans un lieu dépaysant. Aujourd’hui, les choses ont bien changé. Et ces stages sont identifiés par bon nombre de techniciens comme des moments clé d’une saison : « Pour moi, ces stages de présaison sont capitaux, c’est là où l’on apprend à se connaître, où l’on accumule du vécu, des histoires, où l’on partage des moments. Et puis le fait de disposer de l’ensemble du groupe nous permet de faire des tas de choses différentes », explique Christophe Urios, directeur sportif de Castres.
QUELLE FORMULE ?
Une liberté que les techniciens savent exploiter pour composer des stages « à la carte », selon les besoins du moment. Des activités ludiques et extrarugby destinées à briser la glace entre des joueurs qui ne se connaissent pas au stage commando encadré par un peloton de militaires qui pousseront les joueurs dans leurs derniers retranchements en passant par le stage orienté « rugby » pour travailler à la mise en place du projet de jeu, la palette est immense, et les techniciens s’efforcent de panacher harmonieusement ces rendez-vous pour mêler l’utile à l’agréable. D’autres clubs visent aussi à donner à leur équipe un ancrage territorial fort, comme c’est le cas de Castres qui a mis en place ses fameuses Olympiades sur trois dominantes locales : le département du Tarn, la ville de Castres et le centre du Lévezou. Quelle que soit la formule ou le thème du stage, le principe reste le même : passer du temps ensemble pour tisser des liens qui feront peut-être la différence entre la victoire ou la défaite dans le feu de la bataille d’un match de Top 14.