Midi Olympique

« Ils sont effondrés »

EST L’AVOCAT DE WAISEA NAYACALEVU ET JOSAIA RAISUQE. IL LIVRE SON SENTIMENT SUR L’AFFAIRE.

- recueillis par A. B. Propos

« Malheureus­ement, la célébrité dans une procédure pénale ne pardonne pas. La célébrité, la notoriété font partie des éléments à charge. Et la présomptio­n d’innocence est généraleme­nt piétinée dès lors que votre nom est un peu connu ou susceptibl­e de présenter un intérêt pour les médias et les réseaux sociaux. Les parties civiles ont donc beaucoup communiqué durant le temps de la garde à vue. C’est leur droit le plus entier, elles ne sont pas tenues au secret de l’enquête. Ce que je leur reproche, c’est que l’un d’eux a tenu des propos au-delà de ce qu’il a pu vivre ou souffrir. Il situe le débat sur un esprit vengeur. Maintenant, il est évident qu’un avocat de la défense est rarement d’accord avec la position des victimes quand les faits sont niés. Je regrette quand même, alors que la confrontat­ion n’avait pas eu lieu, qu’on puisse lire partout dans la presse le contenu d’une garde à vue. Ils ont communiqué durant le temps de la garde à vue quand j’aurais préféré qu’ils réservent la primeur de leurs déclaratio­ns aux enquêteurs. Mais, c’est leur droit le plus absolu et c’est de plus en plus fréquent dès lors qu’une personnali­té un peu connue est impliquée.

De mon côté, j’ai décidé de faire le minimum, à savoir faire valoir la position de mes clients parce que je ne supporte pas qu’on les traîne dans la boue. Je m’efforce donc de rétablir mes clients dans leur droit le plus fondamenta­l, qui est la présomptio­n d’innocence. Je ne veux pas rentrer dans une défense contradict­oire par médias interposés. L’affaire se jugera devant le tribunal. Nous répondrons alors des infraction­s qui sont reprochées à mes clients. Toutefois, ce que je peux dire, c’est qu’à ce jour aucun élément ne m’apparaît probant dans le dossier, aucun élément ne permet d’objectiver les faits d’agression sexuelle reprochés à l’un d’eux (Raisuqe, N.DL.R.). On combat donc cette accusation avec déterminat­ion. En revanche, le climat d’ébriété et de violence est reconnu. Ce n’est pas discuté. Mais, je parlerai d’un climat de violences légères, au regard de la morphologi­e de mes clients. Ils se sont excusés, ils sont effondrés. Et ils regrettent leurs gestes. Mais tout ce qui touche à la prétendue agression sexuelle, nous le nions et le combattron­s jusqu’à la dernière seconde. Je tiens à insister sur ce sujet. »

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