Amicaux Le business de l'été
QU’ILS SOIENT DÉCENTRALISÉS OU PAS, LES MATCHS DE PRÉPARATION AU TOP 14 ET AU PRO D2 CONNAISSENT UN SUCCÈS CROISSANT TANT AU NIVEAU SPORTIF QUE FINANCIER.
Chaque année, c’est la même rengaine ! À croire qu’il s’agisse d’un passage obligé. Quoi ? Les matchs amicaux ou dit de préparation. Pour les présidents de club, il s’agit si ce n’est d’en gagner d’au moins pas perdre d’argent. Pour les entraîneurs, il y a les défenseurs (Galthié, Cotter) qui estiment qu’ils sont déterminants pour la cohésion de groupe et la construction du projet de jeu et les détracteurs (Mola ou Mannix) qui craignent de voir leur effectif déjà décimé par les blessures. Chez les joueurs, il y a les « exemptés », les membres de la liste des 45 joueurs français postulants aux Bleus, et les autres. Tous les autres, recrues ou pas, doivent se les coltiner. Et pourtant, ces matchs rencontrent aussi un certain succès qui génère un chiffre d’affaires non négligeable. « Depuis que je suis président, je tiens à ce que le RCT joue ses rencontres à domicile. On touche un public différent à Mayol, les estivaliers présents dans notre région », argumente Mourad Boudjellal qui a monté un véritable petit business plan qu’il détaille : « D’abord l’horaire, cela doit être la toute fin d’après-midi, afin que les gens puissent rentrer de la plage. Pas le soir, car il faut leur laisser la possibilité d’aller dîner. Après, il faut une affiche, un club capable d’attirer. Mais cela un coût, entre 50 et 80 euros. Et après tu croises les doigts pour avoir le soleil avec toi, car si la billetterie peut se révéler profitable, le public prend en général au tout dernier moment ses billets mais on arrive à faire 10 - 12 000 personnes ! »
On comprend alors pourquoi, Toulouse, le Racing et depuis trois ans Clermont s’affrontent sur les bords de la rade début août. Une affiche de gala qui peut (ou pas) attirer un diffuseur. « C’est aussi l’occasion pour le public de découvrir les nouveaux maillots, et donc pour les boutiques et la brasserie de débuter la saison », poursuit le patron du RCT qui pratique pour ses rendez-vous une politique tarifaire attractive ! « L’idée c’est d’arriver à faire déplacer les gens, donc nos premiers prix sont à 10 euros. »
MOUVEMENT DE FOND
Une bonne affaire pour les clubs du littoral du Top 14 (Toulon, La Rochelle), qui profitent des vacanciers venus dans la région, mais une super affaire pour les « petits clubs » organisateurs. C’est devenu un vrai mouvement de fond, mais de nombreux clubs de fédérale 2 ou 3, se métamorphosent durant la période estivale en organisateurs de rencontre. Ils profitent de la proximité des lieux de stage, ainsi Lannemezan va accueillir Toulouse - Racing à l’issue du stage des Racingmen à Saint-Lary, station pyrénéenne toute proche, pour faire tourner leur buvette. De plus si les clubs de Top 14 renoncent à y faire des hospitalités, ceux de Fédérales font fructifier la venue des professionnels. Ainsi à Castelsarasin, l’opposition entre Montauban et Colomiers a été l’occasion pour le club local de monter un grand repas d’après-match lucratif. Même chose à Aire-sur-Adour à l’occasion du derby landais Dax - Mont-de-Marsan. Comme quoi, durant ces oppositions amicales, le business continue.