Midi Olympique

Avantage aux Crusaders ?

LES LIONS REÇOIVENT LES CRUSADERS POUR LA CONCLUSION D’UN EXERCICE LARGEMENT DOMINÉS PAR LES NÉO-ZÉLANDAIS. MAIS LES BIZARRERIE­S DE LA FORMULE ONT AVANTAGÉ LA FRANCHISE DE JOHANNESBO­URG QUI ONT EN PLUS GAGNÉ L’AVANTAGE DU TERRAIN.

- Par Jérôme PRÉVÔT

On a beau pester à longueur d’année contre cette compétitio­n à la formule abominable de complexité, on se pourlèche les babines au moment de suivre son épilogue : un ultime rendez-vous programmé dans un Ellis Park de Johannesbo­urg à guichets fermés (60 000 spectateur­s, ça n’arrive pas si souvent en Super Rugby). Les Lions auront l’avantage de la pelouse et peutêtre de l’arbitrage (lire ci-contre), les Crusaders semblent les plus forts sur le plan du rugby pur. Comme leurs adversaire­s, ils ont gagné quatorze matchs sur quinze, mais avec un programme nettement plus difficile. Car c’est la grosse faiblesse de la formule, tout le monde n’affronte pas tout le monde et il y avait un énorme fossé entre les franchises néo-zélandaise­s et les autres. Et les Lions n’en avaient aucune à leur programme de la saison régulière. Sans cet artifice, ils ne se seraient sans doute pas hissés jusqu’en finale même si leur performanc­e en demie contre les Hurricanes restera dans les mémoires par son panache (44-29). Les voir jouer ce match sur leur terrain a quelque-chose de très gênant sur le plan de l’éthique surtout quand on connaît les effets de l’altitude sur les organismes des visiteurs.

LES ADIEUX DE ACKERMAN

La finale vaudra aussi par le fait qu’elle marquera les adieux de l’entraîneur Johann Ackerman qui a déjà signé un contrat avec le club anglais de Gloucester pour la saison prochaine. Ackermann est celui qui a littéralem­ent « fabriqué » cette équipe des Lions qui fut virée du Super Rugby en 2012 pour insuffisan­ce de résultats avant de faire un retour fracassant à partir de 2014 et deux finales à la clé au nez et à la barbe des Bulls, Sharks ou Stormers, écuries traditionn­ellement plus outillées. L’autre entraîneur, Scott Robertson est plus novice, termine sa première saison à la tête des Crusaders. après avoir succédé à Todd Blackadder Il était auparavant chargé des moins de 20 ans néo-zélandais. Il aura remis la franchise de Christchur­ch sur de bons rails après deux saisons sans finale, mais les Crusaders n’ont mus été couronnés depuis 2008. Quand il était joueur, Scott Robertson a gagné le Super Rugby à quatre reprises (1998, 1999, 2000 et 2002) avec la tunique rouge et noire, c’était juste son séjour à Perpignan. Sa première saison est jusqu’ici quasi-parfaite, fort d’un collectif tiré vers le haut par une série de « monstres » du rugby néo-zélandais : Kieran Read, Owen Franks, Wyatt Crockett, Sam Whitelock, Ryan Crotty ou Israel Dagg.

Mais il a permis à quelques talents moins célébrés de trouver la maturité, le talonneur Codie Taylor (excellent en demi-finale), le deuxième ligne Scott Barrett, l’ouvreur Mo’Unga, le centre Jack Goodhue, l’arrière David Havili. Le prédécesse­ur de Robertson, le légendaire Robbie Deans, cinq fois vainqueur entre 2000 et 2008 n’a pas ménagé ses encorageme­nts : « Si les Crusaders l’emportent en Afrique du Sud en altitude, ce sera le plus grand triomphe de leur histoire. Les joueurs savent que leurs poumons vont brûler. Mais je les sens prêts à ça… ».

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Photo Icon Sport Ce match sera aussi un duel entre deux entraîneur­s aux destins opposés. Johan Ackermann (à gauche) est sur le départ. Scott Robertson, à droite, vient d’arriver.
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