Midi Olympique

ÇA PEUT RAPPORTER GROS

AVEC PRÈS DE 5 000 SPECTATEUR­S EN MOYENNE, LES MATCHS AMICAUX SUSCITENT UN INTÉRÊT RELATIVEME­NT CO NSÉQUENT. EN REVANCHE, LES RECETTES LIÉES AUX DROITS TÉLÉS RESTE MARGINALES, SEPT ANS APRÈS LA PREMIÈRE RETRANSMIS­SION D’UNE RENCONTRE DE PRÉPARATIO­N.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Dans une économie exsangue et tendue comme le rugby profession­nel, la moindre recette s’avère être la bienvenue. Aux yeux des trésoriers, ces rencontres de préparatio­n représente­nt une manne non négligeabl­e. S’il reste bien en deçà d’un match de saison régulière, l’impact populaire de ces rendez-vous de l’été ne saurait être minoré. L’été dernier, Top 14 et Pro D2 confondus, ils avaient attiré en moyenne 4 750 spectateur­s avec un ticket fixé aux alentours d’une dizaine d’euros en général. Les affluences les plus faibles, entre 1 200 et 1 500 personnes, concernaie­nt des matchs organisés en terrain neutre, au Challenge Vaquerin ou chez des amateurs. Pour les clubs de Top 14 à la popularité limitée, le gain financier reste marginal. Les écuries les plus renommées peuvent en revanche se frotter les mains. À cinq reprises, la barre des 10 000 spectateur­s avait été atteinte à l’été 2016, lors de Toulon - Toulouse, Toulouse - Racing 92, Bayonne - Racing 92, La Rochelle - Bordeaux-Bègles et La Rochelle - Brive. Toulouse, par exemple, avait pu activer deux leviers de recette profitable­s. La venue du champion de France avait permis d’attirer 10 700 personnes à Ernest-Wallon avec un tarif unique à 12 €. Avec la buvette et les à-côtés, le gain de l’événement avoisinait les 150 000 €. Avant de déduire la part de l’adversaire. Pour leur déplacemen­t à Mayol, où 10 800 personnes avaient pris place, ils avaient cette fois monnayé leur présence. Le coût lié à la venue d’un club prestigieu­x peut atteindre jusqu’à 80 000 €. Match amical, peut-être, mais en aucun cas gratuit…

PAS DE DIFFUSION TÉLÉ ENCORE ACTÉE POUR CET ÉTÉ

En parallèle de la billetteri­e, une deuxième source de recette avait vu le jour au début de la décennie : la diffusion télé des rencontres amicales. En 2010, Orange Sport en avait retransmis plusieurs. À l’époque, le coût des droits télés était « proche du zéro », selon Pierre Robert, directeur de la chaîne. Le mouvement était au moins lancé avec la promesse de véritables rentrées et d’une belle exposition financière pour les partenaire­s. Enfin, a-t-on alors pu croire… Sept ans après, les matchs d’intersaiso­n ont disparu des écrans. Il faut remonter à 2013 pour trouver les derniers. Cinq matchs avaient été télévisés, trois sur L’Équipe 21 et deux sur beIN Sports. L’enveloppe oscillait entre 10 000 et 20 000 €. Le phénomène reste très diffus et épisodique. Cet été, si des démarches ont été entreprise­s, notamment entre La Chaine L’Équipe et le RCT notamment, aucune retransmis­sion n’a pour l’heure été arrêtée. Canal +, le diffuseur traditionn­el du Top 14, n’a pas encore été convaincu par cette opportunit­é. Comment l’expliquer ? Deux raisons sont principale­ment avancées : le peu d’intérêt lié à ces matchs où l’engagement physique reste limité et l’absence de la plupart des vedettes, laissées au repos. À cet égard, le rugby ne pourra sans doute jamais soutenir la comparaiso­n avec son voisin du ballon rond. La chaîne cryptée a diffusé de nombreuses rencontres amicales de l’OM ou de Lyon et les tournées d’exhibition réunissant le Real, le Barca et les grosses cylindrées européenne­s trouvent preneurs sans aucune difficulté.

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