Midi Olympique

« Il n’y a rien d’amical »

MAURICIO REGGIARDO - Entraîneur principal du SUALG POUR LE TECHNICIEN ARGENTIN, LES MATCHS AMICAUX SONT PRIMODIAUX DANS LA CONSTRUCTI­ON D’UNE SAISON.

- Propos recueillis par Émilie DUDON emilie.dudon@midi-olympique.fr

Qu’attend-on d’un match amical quand on est entraîneur ?

Personnell­ement, je ne parle pas de matchs amicaux mais de matchs de préparatio­n. Cela ne veut pas dire la même chose. Ce sont des rencontres très importante­s dans une saison, parce que les joueurs y jouent une partie de leur avenir. S’il n’y a pas de points à gagner pour l’équipe, certains peuvent y perdre leur place. La confrontat­ion avec Castres vendredi servira à savoir où ils se situent, collective­ment et individuel­lement. Notre première sortie contre Soyaux-Angoulême s’est très bien passée mais ce n’était pas du niveau Top 14.

Est-il plus important de procéder à une revue d’effectif ou de commencer à mettre son jeu en place ?

J’ai envie de vous répondre que c’est un peu les deux. Nous avons essayé de voir un maximum de monde contre Soyaux-Angoulême et nous allons resserrer le groupe face à Castres. Il le sera encore plus le 17 contre La Rochelle. Le but est de faire un maximum d’expériment­ations, d’essayer des combinaiso­ns entre les première et les deuxième lignes, entre les neufs et les dix… C’est le seul moment de l’année où il est possible d’en faire sans la pression du résultat.

Justement certains estiment que les résultats des matchs amicaux sont plus ou moins anecdotiqu­es et que l’essentiel est ailleurs. Êtes-vous d’accord ?

Je peux vous dire que je préfère quand même les gagner que les perdre… Je l’ai dit aux joueurs : il n’y a rien d’amical dans ces rencontres. Nous sommes partis avec un groupe de cinquante mecs, avons fait venir beaucoup de jeunes et ces matchs estivaux vont aussi permettre de voir si certains vont continuer de travailler avec nous. Nous avons commencé la préparatio­n le 1er juillet ; depuis, les joueurs sont en évaluation permanente et ces matchs constituen­t une évaluation supplément­aire.

Un promu a-t-il des attentes différente­s de ce type de matchs qu’un autre club ?

Je ne crois pas. La préparatio­n est découpée en périodes de travail qui imposent des objectifs différents de semaine en semaine et nous nous attachons simplement à les tenir. Par exemple, le groupe n’avait pas du tout travaillé la défense avant le premier match amical et ce n’était pas un objectif pour nous. Cette semaine, la rencontre face à Castres devra permettre de faire un point après notre stage de quatre jours. Et puis, étant donné que le CO est une équipe très physique et possédait la meilleure défense du Top 14 l’an passé (au nombre d’essais encaissés, N.D.L.R.), il sera intéressan­t de voir comment le groupe va réagir. Nous produisons un rugby d’attaque et nous voulons voir si les joueurs vont être capables de le développer.

Recherchez-vous une montée en puissance du groupe en vue de la première journée ?

Une montée en puissance, je ne sais pas, mais il est sûr que l’équipe doit gagner des repères à chaque sortie. Les matchs doivent être de plus en plus aboutis pour valider le travail effectué depuis la reprise.

On se demande souvent s’il faut jouer deux ou trois matchs à l’intersaiso­n. Quelle est la bonne formule selon vous ?

La bonne formule, c’est celle qui vous fait gagner ! Au départ, nous avions programmé seulement deux matchs de préparatio­n car le championna­t devait reprendre le 19 août. Quand nous avons su que le coup d’envoi de la saison aurait lieu la semaine suivante, nous avons cherché un autre adversaire et nous avons immédiatem­ent dit oui quand nous avons eu la propositio­n de La Rochelle. Ceci dit, il n’y a pas de recette miracle. Le travail d’un staff est de programmer, d’anticiper et d’organiser l’intersaiso­n, mais la vérité se trouve toujours sur le terrain. L’an passé, nous avions perdu nos trois matchs de préparatio­n et encaissé trente-cinq points à Béziers lors de la première journée de championna­t. L’équipe était passée complèteme­nt à côté. Indéniable­ment, ces défaites durant l’intersaiso­n ne nous avaient pas placés dans une bonne dynamique. Mais nous sommes finalement montés. Et puis nous avions perdu en amical contre Albi, qui est descendu en fin de saison, et Montauban, que nous avons vaincu à trois reprises par la suite… Alors je le répète : la seule vérité se trouve sur le pré.

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