Midi Olympique

DE 350 À 750 EN TROIS ANS

LE CLUB ALSACIEN ACCÈDE POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FÉDÉRALE 3. SANS COMPLEXE MAIS PLEIN DE PROJETS, LES BAS-RHINOIS VOUDRONT CONSERVER LES BONNES RECETTES QUI LEUR PERMETTENT D’ÉCRIRE DEPUIS 2013 LES PLUS BELLES PAGES DU CLUB.

- Par Christophe HUGONIN

Cette demi-finale de championna­t de France Honneur est assurément son plus beau souvenir, comme il le confie. Arrivé en 1978 dans ce qui était encore la section sportive rugby de la Faig (Football associatio­n Illkirch-Gaffenstad­en) depuis 1976, l’ancien président (de 2001 à 2013) Jacky Brossier est au Crig ce qu’est la Tour Eiffel à Paris. Celui qui a son allée officielle qui mène aux vestiaires du clubhouse a donné les clés de son bébé en 2013 à « Fred » Maillot. « On était un noyau dur d’éducateurs avec Jérôme Gosset, Jérôme Fricker et Mathieu Schreiber. Jacky Brossier et Nico Morel étaient les poutres d’un club plein de vitalité mais sans grandes ambitions sportives. On voulait emmener nos jeunes le plus haut possible », observe le président Maillot. Le nouveau complexe, avec le seul terrain synthétiqu­e d’AlsaceLorr­aine, a enclenché la dynamique. « Le club était monté de 80 licenciés en 1994 à 350 en 2014. Avec le « Paquebot », il est passé à 750 licenciés en trois ans, dans le top 10 national en termes d’effectif », ajoute fièrement l’ancien chef de file, assurant son rôle de mémoire vivante et de gardien du temple.

L’objectif de la prochaine saison est déjà fixé par Fred Maillot : un maintien sans stress et proposer du jeu, sa marque de fabrique. Après avoir loupé la montée d’un rien en 2016, « on n’était pas prêt », le club a cultivé ses bases, non sans avoir transpiré cette saison à Nancy-Seichamps et Mulhouse pour rester invaincu. Comment passer d’une bande de copains à la compétitio­n ? « Il fallait transforme­r l’énergie sportive en compétitio­n. C’est ça le rugby : on peut faire la bringue et le con et quand même assurer sur le pré. Et c’est ça le Crig ! » s’esclaffe l’Alsacien. Pour preuve la vidéo du kidnapping de la mascotte à Sampigny (55), tous cagoulés et en noir, où ils affrontaie­nt Bagneux. Côté pré, les « Blacks » bas-rhinois ont assumé car, hormis la demi-finale avec seulement deux essais marqués, ils ont trouvé à chaque tour l’en-but adverse à quatre reprises !

D’AUTRES PROJETS

Le recrutemen­t, très francilien, est donc ciblé sur cet état d’esprit. « On est rentré dans une autre dimension avec la Fédérale 3 », analyse Jacky Brossier. « On ne met pas d’argent sur les joueurs », ajoutent de concert ancien et actuel présidents. « Avec 110 seniors mais seulement 60 pour le groupe compétitio­n, on se doit d’élargir notre base car il y aura plus de matchs. On voulait des gens qui viennent de l’extérieur pour avoir du sang neuf. On aide à trouver des logements, du boulot, des formations pour qu’ils viennent aider au sein de club car on a besoin d’encadremen­t », détaille Fred Maillot. Comme l’arrivée de Nantes de l’ancien deuxième ligne Antonin Blaque qui chapeauter­a le développem­ent. Le Tarbais secondera Ugo Taupier en équipe première. Un jeune tandem issu de la même promotion de brevet fédéral et qui parlera donc le même langage. Se structurer sans perdre ses racines : les Bas-Rhinois ont créé un fonds de solidarité en novembre 2015 en cas de coup dur pour un licencié du club. Un club de partenaire­s sous la houlette de Dominique Sipp, également patron de la société Équipage, se profession­nalise petit à petit. Et un centre de formation avec internat, sous troisquatr­e ans, est dans les papiers du président. Sans oublier les féminines et l’indispensa­ble équipe cadettes qui alimentera l’équipe seniors et viser plus haut. « Oui, il faut pérenniser la structure du club. Mais avant tout, je suis fier de voir un beau spectacle chaque week-end », conclut le chef de file. On ne peut espère que la même chose à partir du mois prochain.

 ?? Photo C. H. ?? Symbolisan­t le dynamisme illkirchoi­s, le demi de mêlée Luca Moussa, étincelant cette saison, ne s’est pas démonté face aux bleus lyonnais d’Andrezieux-Bouthéon. Avec une « marée noire alsacienne » jusqu’en demi-finale.
Photo C. H. Symbolisan­t le dynamisme illkirchoi­s, le demi de mêlée Luca Moussa, étincelant cette saison, ne s’est pas démonté face aux bleus lyonnais d’Andrezieux-Bouthéon. Avec une « marée noire alsacienne » jusqu’en demi-finale.

Newspapers in French

Newspapers from France