Midi Olympique

IRRÉDUCTIB­LES DOLOIS

EN REFUSANT DE FUSIONNER AVEC TAVAUX-DAMPARIS AU PRINTEMPS 2016, L’US DOLOISE A DIT NON À « LA COURSE À L’ARMEMENT ». AUJOURD’HUI LE PROJET DE RELOCALISA­TION PREND FORME.

- Par Pierrick ILIC-RUFFINATTI

Il y a un peu plus d’un an, en refusant le projet de fusion qui devait les unir à l’US Tavaux-Damparis (48 votes contre, 33 pour), les membres de l’Union sportive doloise ont décidé de reprendre le destin du club entre leurs mains. Et si le grand club du bassin dolois aurait certaineme­nt offert une perspectiv­e sportive plus attrayante, il aurait également entraîné la mise à l’écart de soixante des cent vingt joueurs qui composaien­t les deux effectifs. Les Dolois ont donc fermement refusé ce projet. Problème, de nombreux dirigeants - et notamment le président, le vice-président et la trésorière - s’étaient tout particuliè­rement investis dans ce projet de rapprochem­ent. Résultat ? Ils furent poussés vers la sortie en juin 2016. « Ils ont énormément travaillé à la création, la constructi­on, du Grand Dole. Malheureus­ement ils ont délaissé l’USD de mars à juin 2016. Ce comporteme­nt était intolérabl­e, il ne pouvait pas continuer à faire partie du club », raconte Pascal Bechet, nouveau vice-président de l’US doloise. Dans l’urgence (et surtout avant la reprise du championna­t Honneur), l’US Dole a donc dû recréer un bureau de dirigeants — « composé de nombreux anciens membres, qui aimaient le club » — et une équipe compétitiv­e, certains joueurs ayant également quitté le navire après la fusion avortée. « C’était l’occasion de repartir sur des bases plus saines. Depuis plusieurs saisons, le projet sportif de l’US Dole n’était pas cohérent. On avait fait venir des joueurs de l’extérieur qui obligeaien­t les jeunes que nous avions formés à partir. Tant bien que mal nous avons donc tenté de faire revenir quelques anciens de la maison, de faire monter les jeunes joueurs. Certains mecs ont même repris le rugby pour assurer la transition. »

ENTRETENIR LE VIVIER DOLOIS

Assurer la transition et remettre le club sur de « bons rails », en rebâtissan­t un « projet cohérent ». Les principaux axes de travail ? « Étoffer la formation et retrouver l’esprit maison, l’esprit rugby. Par exemple, nous allons mettre en place un soutien scolaire pour nos jeunes et créer un pôle d’éducateurs afin que tout le monde soit compétent. Cette saison était particuliè­re, nous devions assurer le maintien et rééquilibr­er les comptes. Maintenant que c’est chose faite nous voulons faire en sorte que n’importe quel licencié au club de Dole prenne à nouveau du plaisir à porter nos couleurs. »

Comprenez que les dirigeants souhaitent stopper « cette course à l’armement, qui consiste à faire venir des joueurs du monde entier, alors que notre vivier est très intéressan­t ». L’objectif sportif ? « Je ne vais pas vendre du rêve et annoncer une montée en Fédérale 3 à court terme. Aujourd’hui l’US doloise doit se reconstrui­re en ne brûlant surtout pas d’étape. Je pense que viser la première moitié de tableau est un objectif raisonnabl­e. » Construire un projet pérenne plutôt que déraisonna­ble, rebâtir un club où tout le monde se sent bien, plutôt qu’une armada locale. En refusant l’alliance avec Tavaux-Damparis, les membres de l’USD n’ont ainsi pas refusé de faire un rugby fort au sein du bassin dolois — ce qui a pu leur être reproché — mais ont choisi de résister et d’exister en tant qu’Union sportive doloise. « De nombreux clubs ont scié la branche sur laquelle ils étaient confortabl­ement assis en ayant les yeux plus gros que le ventre. Ça a failli être le cas de l’US doloise mais, heureuseme­nt, nous avons évité la catastroph­e. Maintenant l’USD doit redevenir la famille qu’elle a toujours été. »

Défi accepté…

Newspapers in French

Newspapers from France